Citation :

"Monsieur, veuillez éteindre cette cigarette, c'est un lieu publique."
-Et ta soeur, Ojīsan (grand-père) ? C'est un lieu publique aussi ?

Il me lança un regard froid, mais les contrôleurs du métro étaient respectueux et avaient l'habitude de fréquenter de jeunes racailles. "Monsieur".. J'étais une femme, idiot. Évidemment, je faisais tout pour que cela ne se voit pas. J'aimais me vêtir un jour en homme, un autre en fille. C'était intéressant pour moi de voir et manipuler les regards autour de moi. J'aimais attirer les regards, au moins on me remarquais. Et c'était agréable même si c'était quelques fois dérangeant quand le moral n'était pas là. Je fuma une dernière bouffée de poison puis la recracha au visage du contrôleur qui se retenait de ne pas appeler les gendarmes. Assise sur un banc publique dans le sous - terrain du métro, mes jambes étaient sur ce derniers, étendus. J'écrasa le mégot sur le banc, laissant une trace noire, puis le jeta sur le quai ou les métros défilaient. Le fossile disparût, ayant sans doute autre chose à faire. Je lança un regard à mon portable High Tech. 15h19.

-Guk.. Qu'est ce que tu fous...

J'attendais le jeune Yong Guk, un garçon que je connaissais de vue. J'aimais ses vêtements, et j'avais eut beau chercher dans toute les boutiques de la rue principale, je n'avais pas trouvé le magasin que je cherchais, et qui vendait des vêtement façon fashion, homme et décontracté. J'avais donc demandé au garçon de me désigner où se trouvait le magasin. Puisqu'il n'avait pas eut le temps de me faire un petit plan, il m'avait dit de l'attendre au métro Samedi à 15h. Et je n'étais pas en retard. Pour une fois.. J'avais un écouteur dans l'oreille et écoutait du hip hop coréen. Une bande de filles dont j'adulais à leurs musique. Je murmurais les paroles, concentrée à fond sur cette bande sonore qui me défoulait intérieurement.

15 heures, un samedi. Abruti. J'aurais du lui donner rendez-vous plus tard. Je m'étais couché trop tard, et venais à peine de me réveiller. 14H45. Le temps d'une douche, brossage de dents, et c'est une fois un baggy enfilé par dessus mon boxer noir, accompagné d'un débardeur blanc, les cheveux en bataille, que je me faufilai déjà dehors. 15H05. En retard. Ca devenait une triste habitude.
Grognant, je me passai la main sur le visage, réveillé depuis bien trop peu de temps pour avoir une humeur autre que mauvaise. J'enfonçai mon casque sur mes oreilles et marchai jusqu'à la station de métro, fredonnant un air sur lequel je travaillais.
Aujourd'hui la journée n'était pas trop chargée, j'allais seulement accompagner Yong Hee à l'un des magasins dans lesquels je faisais souvent mes stocks de vêtements. Stocks d'ailleurs assez conséquents.

Cette fille avait le don de me laisser perplexe. Tout dans son attitude, sa manière de parler, ce côté vulgaire, avait tendance à choquer les gens, les rebuter. Ils n'avaient pas l'air d'apprécier la sexualité ambiguë de Yong Hee. Personnellement, je trouvais ça cool. Oui, cool. Elle n'était pas comme toutes ces filles, coincée, devant qui on devait montrer respect et autre pour ne pas se faire embrouiller pendant des heures. Elle avait l'air totalement différente, plus ouverte d'esprit. Et beaucoup plus agréable à vivre. Même si elle m'avait parue plusieurs fois avoir un caractère difficile. Un caractère à brider.
D'après ce que j'en savais, je n'avais que quelques jours de plus qu'elle. Mais j'avais l'impression que des années nous séparaient parfois. Elle faisait jeune … Surement à cause de ses vêtements amples, de son attitude revêche. Qu'importe, cette nana avait quelque chose de particulier, cette fougue qui font les meilleurs d'entre nous. Et je comptais bien dresser cette petite tempête.
C'est alors que je la vis. Allongée de tout son long sur un banc, un écouteur enfoncé dans l'oreille.
Je me faufilai derrière elle sans qu'elle ne me voit et lui mit un petit coup de genou dans le dos, doucement, mes mains trop à l'aise dans mes poches pour en sortir.

« Dis donc morveuse, c'est pas parce que je suis arrivé en retard que tu dois t'affaler partout. Lève ton cul, on bouge. »

Je passai devant elle et lui lançai un regard appuyé, lui indiquant de me suivre tout droit.

Citation :

Alors que j'étais tranquillement posée sur ce banc durement froid, je senti un petit coup dans le dos. Je me redressa puis leva le visage vers un homme. Yong Guk. Enfin ! Je souffla d'un air agacé. Si il avait été quelqu'un d'un peut plus fragile, je l'aurais envoyé chier, mais d'une force. Mais Yong Guk, était un peut plus fort que moi, et il avait surement plus d'expérience en baguarre que moi. J'avais beau avoir une grande gueule, je ne me battais pas souvent. D'ailleurs ça ne 'étais arriver que deux ou trois fois. Mais je n'avais peur de rien. Sauf peut - être du jeune homme. Il reflétait mon caractère mais en garçon. Bon, lui ne s'habillait pas en fille, mais il avait le même style vestimentaire que moi. Et disons que ce qui me reflète me fait peur.


"Dis donc morveuse, c'est pas parce que je suis arrivé en retard que tu dois t'affaler partout. Lève ton cul, on bouge. "
-T'es en retard, Donkey Kong. J'espère que ton magasin en vaut la peine.

Je me leva puis glissa mes mains dans les poches de mon baggy tout en en profitant pour changer de musique pour mettre un rap coréen grâce au portable qui était dans ma poche. A force, je le connaissais par coeur, pas besoin de regarder l'écran. Je me mis à suivre Yong Guk. Que je surnommais Donkey Kong, D.K ou bien microbe. Mais ce n'était jamais bien méchant. Comme je le disais, quelque chose en Guk m'intéressait. Il devait être un homme à femmes. C'est vrai, il était tout de même beau gosse. Cependant, je n'étais pas du genre à le dévoiler. Ça faisait bien longtemps que je n'avais plus rien dit à un homme.

-Alors, qu'est ce qu'il t'es arrivé ? Une foule de filles ont succombé à ton incroyable beauté et t'ont bloqué dans un coin ?

C'était ironique évidemment. Paradoxalement, je n'aimais pas du tout ce genre de mec qui attirait les filles comme des mouches, mais lui, il était différent. J'aimais son comportement, son caractère et le fait qu'il était fort mentalement. Même si je ne le connaissait pas encore assez pour le conclure.

Donkey Kong. Je soupirai bruyamment. Encore un surnom débile. M'enfin, c'était toujours moins difficile que Guki-chou. Tellement mieux.

« Alors, qu'est ce qu'il t'es arrivé ? Une foule de filles ont succombé à ton incroyable beauté et t'ont bloqué dans un coin ? »

Je laissai échapper un ricanement. Si elle voulait jouer sur l'image du beau gosse adulé, pourquoi pas. Ce serait toujours mieux que de laisser un gros blanc entre nous. J'avais beau aimer la solitude et le silence parfois, me retrouver à gambader avec quelqu'un sans un mot n'était pas dans mes activités favorites.

« T'as tout compris. Elles se sont jetées sur mon corps follement sexy, m'ont arraché mes vêtements, et fait des choses qui ne devraient pas traverser l'esprit d'une gentille fille. Que veux-tu, c'est ça le succès. J'ai du carrément aller me changer, pour pas afficher ma magnificence devant tes petits yeux innocents. Faudrait pas que tu aies envie de me sauter dessus, toi aussi. Alors évite de trop laisser traîner tes yeux sur mes fesses, après tout ces efforts, je te vois venir. »

Un ricanement, les yeux qui descendent vers le sol une petite seconde, puis un sourire accompagné d'un haussement de sourcils. Tout en ironie bien sûr. J'avais beau savoir que j'avais un physique avantageux, une foule de donzelles assoiffées de ma chair ne m'aurait pas laissé aussi calme. J'aurais sûrement implosé avant le premier contact, écartant la foule d'une main, beuglant de ma voix grave.
Mais il était tellement plus drôle d'en plaisanter. Surtout quand elle prenait ce petit air revêche.

« Aller le gremlins, reste pas derrière, viens là. »

J'attrapai sa ceinture au niveau de la hanche et tirai dessus doucement, l'attirant à côté de moi, avant de remettre ma main dans ma poche.

« Le magasin est à dix minutes à pieds. C'est assez grand par ici. Tu veux manger un truc en chemin ? J't'invite. T'as de la chance, j'suis un gentleman aujourd'hui. J'ai la dalle. »

Citation :

"T'as tout compris. Elles se sont jetées sur mon corps follement sexy, m'ont arraché mes vêtements, et fait des choses qui ne devraient pas traverser l'esprit d'une gentille fille. Que veux-tu, c'est ça le succès. J'ai du carrément aller me changer, pour pas afficher ma magnificence devant tes petits yeux innocents. Faudrait pas que tu aies envie de me sauter dessus, toi aussi. Alors évite de trop laisser traîner tes yeux sur mes fesses, après tout ces efforts, je te vois venir. "

C'était plus fort que moi. Je ne pus m'empêcher de sourire à sa bêtise. Moi, une gentille fille ? Oulalah.. Je ris doublement à sa double con.. Triple non d'un chien ! Moi lui sauter dessus ? Je passa une main dans la poche arrière du jeune homme, tout en arborant un sourire pétillant de provocation.

-Si tu savais comme ça me démange !

Ironie quand tu nous tiens.. C'était plus fort que moi, vraiment. Ce garçon était plus amusant qu'il ne le paraissait. Je retiras ma main de sa poche, puis elle revint dans sa poche initiale. La mienne. Tripotant mon briquet à l'intérieur de mes doigts soignés. Je me pinça les lèvres. On attirais les regards des gens qui se baladaient simplement. Leurs regards. J'avais bien besoin d'eux pour m'affirmer. Malheureusement.. Sans leurs regards, je ne saurais pas ce qui les provoquerais. Et je serais dans le moule pondu de cette société.

"Aller le gremlins, reste pas derrière, viens là."
-Tu as peur pour tes fesses ? Avoue le..

Dis - je avec un air amusé. Il saisit ma ceinture pour me rapprocher de lui. C'était vrai que j'étais plutôt loin de lui. Je gardais mes mains dans les poches, le regardant de mes yeux étrangement sombre et clairs à la fois. J'avais les yeux bleus, et non, ce n'était pas des lentilles.

"Le magasin est à dix minutes à pieds. C'est assez grand par ici. Tu veux manger un truc en chemin ? J't'invite. T'as de la chance, j'suis un gentleman aujourd'hui. J'ai la dalle."
-Oh quelle galanterie Donkey Kong, tu me dois bien ça ! Pour tes minutes de retards où j'ai dut attendre avec un vieux fossile qui me criait dessus.

Je soupira puis accepta sa proposition, a vrai dire j'avais moi - même aussi la dalle. J'aurais d'ailleurs bien manger tout un restaurant. Après tout, c'était lui qui payait ;3. Mais je n'étais pas profiteuse à ce point.

-Je ne te coûterais par grand chose ne t'inquiète pas. Tu as vu ? Je veille à ce que tu ne sois pas pris d'une fièvre dépensière. Tu devrais me remercier !

Je lui donna un petit coup d'épaule.

« Je ne te coûterais par grand chose ne t'inquiète pas. Tu as vu ? Je veille à ce que tu ne sois pas pris d'une fièvre dépensière. Tu devrais me remercier ! »

J'encaissai son coup d'épaule sans effort, et ris en lui ébouriffant soudain les cheveux. Une vraie petite chieuse.

« T'inquiète donc pas, si ça doit me prendre ça me prendra. J'ai bien envie d'un burger et d'un nouveau sweat. »

Je sortis alors mon porte-feuille et nous arrêtai dans le premier fast-food venu. Deux menus taille maxi achetés, avec des gâteaux en plus, et nous sortîmes rapidement. Trop de gens, trop de murmures, trop de regards appuyés. Sur elle comme sur moi. C'était oppressant. Et je n'aimais pas les regards qu'on nous portait. Ils jugeaient, tellement mal. On pouvait sentir leur colère, leur dégoût. Ils nous regardaient comme si nous étions des tares. Une maladie à éradiquer.

« Hee, ma belle, je crois qu'on nous prend pour un couple par ici. Un couple gay. T'es un beau gosse en fait. »

Je lui lançai un coup d'oeil appuyé et explosai de rire. La voir comme un homme me paraissait si étrange, et en même temps, si évident. Elle semblait composée des deux sexes, dans sa façon d'être.
C'est alors que j'eus une pulsion. J'attrapai sa main, laissant le sac de nourriture juste à côté de nous, et entourai sa taille toute fine de mon bras, la collant à moi. Elle avait le corps d'une femme, dans sa finesse, sa posture, ses formes, moins marquée que chez d'autres, mais présentes tout de même.
Autour de moi, les murmures amplifièrent, J'étais d'humeur à jouer. La journée n'allait pas être ennuyeuse, tout bien réfléchis.

« Alors mon chéri, on va quand même pas faire son timide à cause de la foule ? Et mon bisou ? »

Je la regardai dans les yeux, d'un air entendu, et retins un rire. Choquer la foule. Elle devait aimer ça.

Citation :

Alors que nous étions au fast food. Je fus un peu prise de mauvaise humeur. Tout ce monde.. Je croisa le regard d'une petite fille, elle me souris. Je lui tira la langue et elle rit. Cette petite fille me rappelait moi à l'époque. Féminine, adorable, de long et beaux cheveux dorés. Un joli coeur suivant la volonté de ses parents. D'ailleurs une femme saisit fermement la main de la petite fille et l'attira plus loin en nous lançant un regard fautif. Je ne pus m'empêcher de lever les yeux au ciel. L'attente me paraissait insurmontable avec tout ces regards mauvais.. Quand on fut enfin servis et sortit, je lacha un soupir soulagé, même si les moqueries et autres méchanceté nous parvenait.

" Hee, ma belle, je crois qu'on nous prend pour un couple par ici. Un couple gay. T'es un beau gosse en fait. "
- Je me demande même si je ne suis pas plus beau gosse que toi !

Eh oui, quand on s'habille comme un homme on passait pour un homme. Je ne put m'empêcher de sourire à sa remarque puis retira mon bonnet afin de remettre les cheveux que D.K avait ebouriffe auparavant puis remis ce bonnet. Bien sûre avec un regard appuyé sur le fautif de mes pauvres cheveux.

"Alors mon chéri, on va quand même pas faire son timide à cause de la foule ? Et mon bisou ? "

Je décida d'entrer dans son jeu en effet j'adorais jouer et surtout pour provoquer ces gens. Ils croyaient que nous étions un couple gay en effet. Donkey mme prit par la taille, je me pinca les lèvres et passa mes bras autour de son coup puis dit :

-Mon amour, pas devant ces gens.. Que diraient - ils ?

Dis je d'un air amusé en essayant d'être sérieuse.

- Mon amour, pas devant ces gens.. Que diraient - ils ?

Je faillis étouffer de rire, me retenant de justesse.
Attrapant son menton tout en douceur, j'allai frôler ses lèvres des miennes, les caressant doucement. Pas de baiser. Juste cette légère caresse, pire encore. Presque plus intime. Un signe que tout pouvait aller tellement plus loin … Un signe de retenue. De promesse, que ces gens allaient voir comme un pur appel à la débauche.

« Voyons mon ange … Tu sais que je me fiche des gens … Mais tu n'as pas tord, autant nous préserver pour ce soir. Je vais te montrer à quel point la journée a été longue sans pouvoir te toucher, te caresser ... »

J'écrasai soudain mes lèvres contre les siennes, enfonçant mes mains dans ses cheveux fins, collant son corps un peu plus à moi. Pour retenir l'éclat de rire qui avait faillit franchir mes lèvres. Et, je devais l'avouer, goûter ces lèvres qui n'étaient qu'à quelques millimètres des miennes.
J'avais eu des petites amies par le passé. Quelques unes. Mais aucune ne m'avait fasciné comme Hee, sur le plan physique, et je devais avouer que laisser traîner ma bouche contre sa peau, remontant dorénavant le long de sa mâchoire jusque son oreille, avait un effet plaisant.

« Désolé, je joue toujours mon rôle d'acteur à fond hehe. »

C'est alors que je sentis ce petit pincement de culpabilité. Elle était dans ma tête, Bo Ram. Pourquoi ? Pourtant, je n'avais pas à m'en vouloir, si ? Nous n'étions pas ensemble. Elle n'avait d'ailleurs sûrement aucun intérêt pour moi. Inutile de se prendre la tête pour ça. Non ?
Chassant cette idée de mon esprit, j'éloignai doucement le corps de Hee du mien, et lui caressai la joue du bout du doigt.

« Et si on allait à l'hôtel, mon chéri ? »

Je laissai apparaître un grand sourire, façade à mon hilarité, passant pour de la joie à l'idée de faire certaines galipettes, sans doute.
Attrapant le sac de nourriture, j'avançai soudain, attendant qu'elle me suive.

Citation :

" Voyons mon ange … Tu sais que je me fiche des gens … Mais tu n'as pas tord, autant nous préserver pour ce soir. Je vais te montrer à quel point la journée a été longue sans pouvoir te toucher, te caresser ... "
-Je...

J'allais rétorquer quelque chose, mais n'eut pas le temps. Ses lèvres frôlaient les miennes. J'avais joué, je devais subir les conséquences de ce jeu. Provoquer, oui.. Mais je me sentais un peu fragile en cet instant. Depuis combien de temps un homme n'avait pas touché à mes lèvres ? Ça fait 4 ans ? Quatre ans qu'un garçon ne m'a pas touché, ou plutôt que je ne l'ai pas laisser me toucher. Je me sentais presque gênée, après tout, j'étais une fille et lui un garçon. C'était comme si je venais juste de comprendre que peut importe les fringues, je serais toujours une femme..

"Désolé, je joue toujours mon rôle d'acteur à fond héhé"

J'avais envie de le gifler, mais je ne voulais pas être ce genre de fille. J'avais joué, je devais assumer. Je ne pouvais le blâmer de jouer une comédie purement ironique. Il ne pouvait pas savoir après tout.. Je baissa les yeux, en l'espace d'un instant, je pris un visage de jeune femme fragile. Blessée, mais il ne dura pas très longtemps. Il jouait la comédie, et moi aussi, pourquoi je ressentais cette chose.. Ce frisson ?

"Et si on allait à l'hôtel, mon chéri ? "
-Contente toi de m'emmener au sex shop ;P. J'ai des achats pour nous avant !


Dis je tout en avançant vers lui. Je cogitais, oui, je ne le niais pas. Les hommes.. Les femmes.. Bon sang.. Ma tête allait explosée. Je me mis à marcher silencieusement avec lui. Je me repris, je ne devais pas lui montrer qu'il m'avait touché intérieurement.


- Tu joues bien, je l'avoue..

Je ris à sa réplique, enfonçant mes mains dans mes poches. Cette fille avait quelque chose d'agréable. Elle ne me prenait pas au sérieux. C'était … Rafraîchissant, presque, de pouvoir discuter avec quelqu'un qui ne se sent pas agressé à chaque instant.
Je savais que j'étais de nature brusque, brutale. Et cela ne me perturbait pas plus que ça. Mais avoir des contacts amicaux, des rires, avec d'autres personnes, pouvait parfois faire un bien fois.
Je soupirai de plaisir, soudain, m'étirant souplement. La journée s'annonçait agréable. Et non pas grâce au goût de ses lèvres ancré sur les miennes, mais grâce à cette impression d'amitié naissante que j'espérais sentir entre nous.

« C'est ici, poulette. »

Je lui pointai du doigt un magasin, et la poussai presque dedans. Arrivé à l'intérieur, j'adressai un signe du tête au vendeur, qui me connaissait très bien, pour être un client régulier. (Un peu trop régulier, d'après mes comptes, d'ailleurs.)
Caressant des yeux les centaines de vêtements qui nous faisaient fasse, je laissai échapper un petit rire satisfait.

« Ici, t'es chez moi ma belle, alors je dicte les règles : va te foutre dans la cabine d'essayage, je vais t'habiller moi-même ! »

Je sentis les regards choqués autour de moi et me repris rapidement.

« Ouais enfin, non, j'vais te relooker quoi. Bref. Va là-bas, bouge ton cul ! »

Je n'attendis pas qu'elle réagisse et m'enfonçai dans les rayons, passant la main sur les tissus, à la recherche de la perle rare. Un haut, un pantalon, une veste. Il me fallait au moins ces trois éléments, et parfaitement accordés.
Sifflant un air bien connu, j'attrapai soudain un haut blanc, assez simple et ample, où s’emmêlaient des motifs colorés. Hochant la tête, satisfait, j'attrapai le baggy noir que j'avais repéré quelques minutes avant : ni trop serré ni trop large, juste parfait. Une paire de Doc Martens, ou des baskets montantes, et il serait juste parfait. Je souris devant mes choix et allai me planter devant les vestes. La partie la plus délicate. Trop de forme, de couleurs, de tissus. J'optais pour la simplicité, une veste noire au tissu souple, surmontée d'une fine chaîne au niveau du torse. Avec une coupe féminine, mais pas trop.
Jugeant la tenue des yeux, je l'imaginai sur Hee. Parfait. Ni trop masculine, ni trop féminine. Classe, en toute simplicité : le haut blanc, accompagné de ses couleurs flashys, contrastait sans aucun doute avec le noir austère du reste de la tenue, qui donnait ce côté classieux. J'aimais déjà.
Ca n'avait rien à voir avec mes tenues habituelles, mais j'avais envie de lui faire essayer.

Me dirigeant vers la cabine, je frappai rapidement contre le bois.

« J'espère pour toi que t'es pas à poils, parce que je rentre. »

J'avais déjà vu des nanas nues, de toute façon, alors bon.

Citation :

Des fringues, je n'avais pas le choix, du moins je n'avais plus le choix que de lui obéir. Très bien, je lui faisait confiance. J'entra dans la cabine en râlant, attendant qu'il me lance des vêtements. Il y avait de tout. J'en recevais plein qu'il lançait par dessus la cabine. Qu'elle douceur cet homme. Je commençait à me changer. Je ne m'y retrouvais plus du tout. Je retrouva même une jupe écossaise.

-Nan, mais il est pas sérieux !

M'écriai-je en regardant la seule fringue féminine dans la cabine. J'étais envahie de vêtements.

"Excusez - moi.. Pourriez - vous me rendre ma jupe s'il vous plaît monsieur ?"

Lança une femme dans la cabine à côté. Oup's, j'avais pris la jupe sous la cabine de l'autre personnes sans faire exprès. Je la lui rendit, puis essaya les vêtements, m'admirant. Certaines sublimes que je mis de côtés, puis quand Guk entra, j'étais en long T-shirt et en boxer. Enfin, mini shorty rose à fleurs. Oh non.. Qu'elle honte. Je le regarda froidement.

-Les autres sont à laver, aucun commentaire !

Puis je mis le baggy noir qu'il me tendit avant même qu'il puisse rétorquer quelque chose. Je changea de t-shirt. Il était là ? C'est pas grave, je ne suis pas pudique au point de me cacher. Je portais une sorte de débardeur blanc qui faisait bien ressortir ma poitrine. Je fis une moue en me regardant.

-Mais... On voit ma poitrine !

Me plains-je en me mettant de profil.

Petit. Boxer. Rose. A fleurs.
Je cru mourir, purement et simplement.

- Les autres sont à laver, aucun commentaire !

Mais oui bien sûr. Je n'eus pas le temps de répondre que déjà un fou-rire me prenait, violent, et qu'elle arrachait le pantalon que j'avais choisis de mes mains. Non mais quel duo de gamins.
C'est alors que je me tenais le ventre, douloureusement assaillis par les sursauts de mon fou-rire, qu'elle enleva son haut, sans honte ni pudeur.
C'est à partir de ce moment que je ne pus plus détacher mon regard de son corps. On pouvait dire ce que l'on voulait, c'était bien une nana. Et une sublime nana, d'ailleurs. Le débardeur tombait bas sur ses fesses mais moulait sa poitrine, la faisant ressortir joliment.

- Mais... On voit ma poitrine !

J'ouvris la bouche pour répondre mais la refermai immédiatement. Oui, on la voyait, et bien d'ailleurs.
Je penchai la tête sur le côté, et, après une mûre réflexion purement inexistante, je tendis le doigt sur le côté de son sein droit.

« He, quand on appuie dessus ça fait un bon effet. »

Je me pris à rire de ma remarque. Pourquoi étais-je étonné ? Après tout, c'était une fille, je le savais. Mais avoir ses atouts sous les yeux me laissait abasourdi. On n'avait pas l'habitude de la voir féminine, dans l'école.
M'approchant d'elle dans la cabine, je refermai le rideau et la tournai vers le miroir, dos à moi. J'attrapai soudain ses cheveux et les relevai, dégageant sa nuque, laissant quelques mèches très fines encadrer son visage. Je me baissai ensuite pour venir placer mon visage au niveau du sien, sur son épaule, nos joues se frôlant.

« T'es bien trop jolie pour être un mec, matte-moi ça. Mais bon, faut dire je suis vachement beau donc ça se voit pas tellement. »

Je lâchai un petit rire et mit un petit coup dans sa joue avec la mienne.

Citation :

" He, quand on appuie dessus ça fait un bon effet. "
-Eeeh !

Ma poitrine, il avait touché ma poitrine. Quel obsédé celui ci. Je sursauta puis me regardais. Il riait aux éclats. Quoi ? Mon pauvre shorty était très bien et faisait l'affaire. Bon c'était pas du tout mon style de porter ça.. Mais c'était chou.. Comme quoi ma féminité revenait au galop.

-Espece de pervers.

Il se mit derriere moi et leva mes cheveux. Les cheveux attachés je ressemblais à une fille. Ah mais j'étais une fille.. J'eus une pensée pour Ji Eun. Une fille toujours bien habillée et super bien coiffée. Et dire que j'ai jamais connu ça.. Les robes.. Jamais.. Mais cela enleverait la part de mystère qui se cache en moi.. Nous étions la, face à ce mirroir.. Je souris.

-Personne n'est plus beau que moi..

Dis je d'un air amusé. Puis je souris et parla sérieusement.

-Tu me trouves comment, Guki-san ?

- Tu me trouves comment, Guki-san ?

Intrigué par sa question, je la regardai à travers le miroir. Elle avait l'air sérieuse. Mais que lui répondre ? Après tout, on ne se connaissait pas plus que ça.
Soufflant, je m'éloignai d'elle et me calai contre la paroi en bois de la cabine d'essayage, enfonçant mes mains dans mes poches. J'avais relâché ses cheveux, les laissant retomber comme à leur habitude.

" Ce que je pense de toi ... Sur quel plan ? "

Je n'attendis pas de réponse, emmêlant mes doigts dans mes cheveux, mal à l'aise.

" T'es quelqu'un de spécial. Particulier. Enfin, particulière, plutôt. Tu donnes envie de te connaître. Je t'aime bien et en même temps tu m'énerves. "

J'attrapai son bras et la mis de profil. Sans gène je plaquai ma main sur le haut de son ventre, faisant ressortir sa poitrine un peu plus en écrasant le tee shirt.

" T'es superbe. Que ce soit en mec, ou en nana. Mais tu restes quand même une nana. Et tu laisses pas indifférent comme ça, crois moi. "

Soupirant, je m'éloignai d'elle, reprenant place.

" T'es quelqu'un de bien Hee. Je te trouve vraiment cool, pour ce que tu es, ce que tu représentes, et cette force d'assumer que tu as. Mais tu passes aussi à côté d'un tas de choses. "

Je me laissai glisser jusqu'à m'asseoir par terre et sortis un chewing-gum du paquet dans ma poche et me mis à le mâcher violemment. J'avais arrêté de fumer des années auparavant, mais j'avais toujours ce vieux réflexe de mâchouiller un chewing-gum pour déstresser.

" Les fringues de nanas, les mecs ... Ouais c'est pas forcément ce qu'il y a de mieux. Regarde, il paraît que je suis un gros connard. Mais bon on est pas tous comme ça, et puis, je le fais pas exprès. "

Je tournai soudain les yeux vers elle, plongeant mon regard dans le sien.

" J'aime la Hee androgyne, la Hee garçon manqué, voir presque garçon tout court. Mais T'as un potentiel incroyable, sur le plan physique comme moral, et tu t'imposes des barrières. Je trouve ça dommage, c'est tout. "

Je ris soudain, mal à l'aise.

" Enfin bon, m'écoute pas, je suis pas doué pour m'exprimer ahah. "

Citation :

Je l'écoutais parler, moi même surprise par cette attitude sérieuse. Voilà pourquoi je n'aimais pas être une fille. Les gars étaient souvent mal à l'aise face aux questions comme celle ci.. Je soupira longuement puis sourit. Oui.. Je n'avais pas à chercher à qui ressembler. J'étais moi et c'était bien. C'était la première fois depuis longtemps que je me remettais en question.

-Excuse moi de t'avoir poser cette question..
Il était assis. Je lui ebouriffa les cheveux et rigola.

-Les gens te traitent de connard.. Mais... Moi je ne pense pas.. Je ne te connais pas assez, mais je pense que tes quelqu'un de bien.

Oui, il était quelqu'un de bien. Puisque je m'entendait bien avec lui. Je n'aimais pas les connard, donc...

- C'est peut être étrange mais je n'ai pas toujours été ainsi.. J'ai été très féminine une fois.. Mais c'est dingue de voir à quel point le regard des hommes changent quand ont devient du jour au lendemain une femme..

Je me tordit la bouche en une moue.

-Enfin bref ! Continuons le shooping ! Allez Donkey, debout !

Je faillis rire à la remarque de Hee.
Si elle savait comment je pouvais être, elle ne dirait pas ça.
J'étais conscient de mes lacunes en matière de sentiments, de conscience aussi. Je savais qu'il me manquait certaines choses. Mais apprendre à avoir des remords, apprendre à faire attention à ne pas froisser les gens, apprendre l'impact des choses, est quelque chose que l'on est censé faire étant enfant. Je n'avais plus l'âge pour ce genre de choses, j'en étais tristement persuadé. Avec le temps, peut-être, cela viendrait.
Mais à l'heure actuelle, je savais que je pouvais passer pour un parfait enfoiré, comme se plaisaient à dire tant de gens.
J'avais du mal à corriger mes erreurs : après tout, mes réactions me semblaient toujours logiques, parfois trop terre à terre, mais logiques. Sauf que la logique avait tendance à blesser les gens, parfois profondément.

- -Enfin bref ! Continuons le shooping ! Allez Donkey, debout !

Je grognai et passai ma main dans mes cheveux qu'elle venait de mettre sans dessus-dessous afin qu'ils reprennent une tenue un minimum acceptable. Leur blond commençait à ternir : j'allais devoir sérieusement penser à refaire ça, avant de ressembler à une botte de paille.

Je me levai rapidement, époussetant l'arrière de mon pantalon, vérifiant que je ne l'avais pas abîmé en me posant sur le sol délabré de la boutique - ils avaient de bonnes fringues, mais un local pourri.
Attrapant les vêtements que je lui avais envoyés, j'en sélectionnai une partie soigneusement, et laissai les autres près des cabines. Sortant mon porte-feuille, je poussai Hee loin de la caisse et payai pour les vêtements, fourrant le ticket dans l'élastique de mon boxer, discrètement, au cas où elle ai l'idée de fouiller mes poches.

" Allez morveuse, bouge ton cul. "