Il y avait des nuits comme ça.. Des nuits ou je ne parvenais pas à dormir. Des nuits ou toute la souffrance qui se cachait en moi explosait. Comment pouvais je exprimer cette souffrance ? Généralement, je passais des nuits entières à pleurer, à faire des crises d'angoisses. Mais surtout à me forcer à vomir, comme si ça pouvait expulser tout ce que j'avais de mauvais en moi. Et cette nuit, l'angoisse, la rage et la souffrance me prenais de plein fouet alors que je commençais à m'endormir. Tout d'abord, ça commence par des signes physique. Le cœur bat vite, raisonne dans la tête, une chaleur comprime le corps et baisse d'un coup. Donnant des frissons.. L'angoisse monte, j'essaie de l'ignorer, mais plus je me bat, plus elle est forte. Je me lève de mon lit et descend dans la salle commune. Personne, tant mieux. Personne ne m'avait vu dans cet état. Je m'assis un moment dans un fauteuil en cuir, les bras autour des jambes. Essayant de calmer cette terreur nocturne. Je n'avait rien à craindre ici.. Loin des Yakuza.. Loin de lui.. C'était stupide d'avoir peur comme cela. Mais je permis très vite ma lucidité quand mes jambes me guidèrent vers les toilettes. Je ne contrôlait même pas mon corps quand il s'agenouilla au dessus de la cuvette pour cracher tout ce que j'avais dans l'estomac. Je pleurais, essayant de me rassurer. Ma tête tournait. Je me rinçage la bouche et me lava les mains puis eut à nouveau envie de vomir. Mais plus rien, je ne faisais que tousser du sang.. Ce liquide écarlate voulais le long de mes lèvres pour plonger dans l'eau des toilettes.

Je me redressa. Cette crise d'angoisse passa, je pus aller me défouler. Certes, il faisait nuit, certes nous étions sensés dormir. Mais j'avais besoin de faire exploser cette rage de subir ces crises affreuses. D'ordinaire, j'étais une fille tout à fait loufoque, maladroite mais amusante et attachante. Mais il y avait des jours où une souffrance s'emparait de moi. J'ignorais comment et pourquoi, mais elle étaient là. Je me rendis en jogging dans le gymnase, puis enroula des bandes blanches autour de mes phalanges. Puis je mis à frapper un sac de frappe. Je frappais de toute mes forces, le plus fort possible. Ça me défoulait, j'étais fatiguée, mais je continuais..

Difficile pour les autres de penser qu'il m'arrivait d'être en colère. C'est vrai, j'étais une gentille fille bien naïve si on y mettait un minimum d'émotions. Et là, ce soir, je me retrouvais comme bien des nuits à évacuer toute cette rage. Une rage qu'aucun ne connaissait de moi. Mais apparemment je n'étais pas seule à venir défouler mes nerfs sur ce pauvre sac de frappe. Un jeune homme que je connaissais bien, du moins par sa voix arriva en retirant son sweat. Un sourire rayonna mon visage tiré par la fatigue. Si je voulais m'amuser seule ? Non, à deux c'était mieux.

-Tiens, tiens.. Guki-chou..

Oui pas terrible comme surnom, mais c'est ce que j'avais trouvé dès la seconde ou je l'avais aperçu à l'ecole. Le pauvre détestait ce surnom, mais c'était si tentant. Ce garçon aux allures de racailles solitaire et bougon ne me faussait pas compagnie. Son comportement dérangeait, mais moi ça m'amusait. Il avait été le premier à me parler. Du moins, il a communiqué à sa façon. En exprimant un air grognon et en me devisageant. Au moins lui me voyais.. Je n'étais pas du tout indifférente à son charme. Il était grand, beau, mystérieux.. Et les élèves me considéraient comme sa petite protégée. Vrai ou faux, je m'en fichais. J'étais fière de pouvoir le compter dans les personnes de confiance.

-Ce n'est pas de mon visage que tu devrais t'inquiéter, mais du tiens.

Dis je avec un air amusé, entrant dans son petit jeu de combat. Je n'étais pas forte, en plus je ressemblais à une crevette, mais c'était marrant de voir que j'étais rusée. Je lui donna un petit coup de poing dans l'épaule au nom des femmes hehe.

-Defends toi un peu Guki-chou, j'ai l'impression d'être avec le sac de frappe.

Insistais-je avec amusement.