Les larmes sur les joues de son ami, avaient inquiété le jeune Aiba, qui resta bloqué un certain temps avec sa fourchette, et qui se leva quelques instants plus tard, pour le consoler. Il ne pouvait pas le laisser comme ça et même si Sho lui expliquait que c'était des larmes de joie, Masaki souffrait, tout de même, de le voir ainsi. Il se leva donc et s'approcha de son ami, posa ses deux mains sur son visage et planta son regard dans le sien. Il lui énonça qu'il serait toujours là pour lui avant de le prendre dans ses bras. Dans ces cas là, n'est-ce pas la meilleure façon de calmer des larmes ? Aiba savait qu'il avait beaucoup souffert dans sa vie et il ressentait le besoin de lui montrer que lui serait là et qu'il pouvait compter sur lui. C'est pour ça qu'il n'hésitait pas à le serrer assez fort, il voulait qu'il sente qu'il était là et qu'il y mettait tout son coeur. Aiba ne connaissait pas la pudeur ou la gêne polie. D'autres garçons, auraient juste consoler Sho en lui parlant et en lui tapotant l'épaule en disant «  ça va s'arranger ». Mais Aiba était différent, il était sensible et donc il savait que pour consoler quelqu'un, surtout une personne au passé douloureux, il fallait casser cette barrière car c'était la seule façon de l'aider. Et puis Masaki n'a aucunes barrières alors il ne voit pas dans ces étreintes quelque chose de perturbant ni de choquant. Il est là pour Sho et c'est tout, pas besoin de se poser d'autres questions. Après cette étreinte, Aiba expliqua à son ami qu'il ne fallait surtout pas qu'il hésite à venir le voir dès qu'il en avait envie. Le jeune homme au sourire éternel est déjà bien attaché à lui alors qu'il ne se connaisse que depuis un jour. Certes il s'attache rapidement au monde en général, mais avec Sho, il y avait quelque chose de différent. Un lien semblait existé depuis longtemps et Aiba se demandait bien si il ne l'avait pas croisé dans une vie antérieure. Après quelques instants, le jeune homme au sourire éternel enleva délicatement les dernières larmes des joues de Sho avec sa main droite. Malgré son sourire, il semblait étonnement sérieux dans ce geste comme si il voulait vraiment qu'absolument toutes les larmes disparaissent de ses joues. Une fois la mission accomplie, Aiba replanta son regard dans les yeux de Sho.

« Haii voiilà !! tu ne pleures plus ! Les vilaines larmes sont parties et elles n'ont pas intérêt à revenir ! » fit-il, sur un ton faussement menaçant.
« Bien Chef ! »

Rassuré par cette réponse, Aiba retourna s'assoir tout en gardant son sourire permanent. Il reprit sa fourchette et ils terminèrent tous les deux le repas. Très maladroit pour manger, il n'arrivait pas à manger l'omurice avec des baguettes et même si il les utilisait beaucoup, il avait le rituel de la fourchette pour l'omurice. Mais étrangement, il n'était pas non plus très à l'aise avec cet ustensile. Alors les fourchettes étaient réservées à l'omurice mais il la tenait d'une drôle de façon. Bon en même temps ce n'est pas comme si on lui avait apprit comment s'en servir. Bref, il prit donc une bouchée tout en fixant de temps à autre son voisin et ainsi être sûr qu'il allait vraiment bien désormais. Le repas se termina dans la joie et la bonne humeur et Aiba s'étira longuement, rassasié.

Voyant que Sho était intrigué par l'une des photos présentes dans l'appartement, Masaki se leva et alla chercher l'objet en question. C'était une photo de sa famille avec en fond le restaurant chinois de ses parents. Aiba faisait bien sûr le pitre mais au moins on le reconnaissait entre mille. Son frère était à côté, légèrement plus sérieux que lui et ses parents arboraient un timide sourire, gênés par la photo qui allait être prise. Aiba présenta à Sho toute sa famille, d'une façon très dynamique et expliqua en rigolant que cette photo n'était pas celle que le reste de sa famille avait choisi pour l'afficher au restaurant mais qu'il l'avait gardé pour lui car il l'adorait. En même temps, ses parents ne pouvaient pas afficher la photo où Aiba fait une tonne de grimaces dans un restaurant officiel. Masaki le savait alors il n'avait pas été fâché, loin de là, mais il avait quand même tenu à récupérer la photo, voulant avoir un souvenir ici, loin d'eux. Après avoir fini de tout raconter, il se mit à soupirer légèrement, ça faisait longtemps qu'il n'avait pas de nouvelles d'eux. Mais soudain Sho le fit sortir de ses pensées.

« J'ai une idée ! Je peux t'emmener a la fête foraine si tu veux, un peu avant qu'on aille en cours. »

et là comment dire...Imaginez un jeune homme plongé dans ses pensées qui ouvre au fur et à mesure sa bouche pour arborer un énorme sourire. Ses yeux deviennent encore plus pétillants et son corps entier, tellement heureux, ne peut pas se contenir et se met littéralement à sauter un peu partout. C'est bon vous avez l'image ? Et bien c'est exactement comme ça qu'Aiba a réagit. Avant même qu'il n'énonce un «  ouiiiiiiiiiiii !! », on savait qu'il était très heureux à l'idée de cette sortie avec Sho. Son corps entier voulait dire «  je suis trop heureux qu'on y aille ! Je veux trop y aller ». En même temps, la fête foraine, les parc d'attractions, c'est un peu la deuxième maison de Masaki. Alors c'est avec grand plaisir, qu'il se prépara en gardant une façon de marcher sautillante et en souriant, très heureux rien qu'à l'idée de tout ce qu'ils allaient faire tous les deux, ensemble. Ils quittèrent donc tous les deux l'appartement, Aiba ferma la porte et déposa ses clés dans sa cachette secrète avant de suivre Sho encore en sautillant. Ils prirent la voiture de Sakurai et Aiba imaginait déjà tout ce qu'ils allaient faire. Il ressemblait à un enfant impatient qui gesticule dans tous les sens. En même temps, on ne peut pas lui en vouloir, c'est l'endroit qu'il préfère au monde. Sho devait bien le voir que son voisin était très heureux de son idée.

Après quelques minutes, ils arrivèrent enfin au lieu de bonheur d'Aiba Masaki et ce dernier s'émerveilla à l'instant. Si il avait été un manga, vous pouvez être sûr qu'il aurait eu des yeux en coeur croisé avec une bouche envoûtée qui ne peut pas se fermer. L'atmosphère, les attractions, les sourires, la joie et Sho a côté de lui, tout ça, étaient une bouffée de chaleur puissante pour le jeune homme et il sentait qu'il allait avoir du mal à se contrôler pour rester calme. Il avait déjà envie d'hurler et de se diriger un peu partout. Mais au lieu de ça, c'est Sho qui prit la parole en ayant un sourire malicieux.

« Voila, tu peux choisir ce que tu veux ! »
« Yooooosh !! c'est parti ! »

Il ne lui avait fallu que l'approbation de Sho pour pouvoir libérer son enthousiasme. Le voilà déjà parti dans une direction bien précise. En fait, il avait envie de tout faire, même les choses les plus enfantines. Il ne comprenait pas les personnes qui allaient dans des fêtes foraines pour ne faire qu'une seule attraction, il ne voyait pas l'intérêt. Alors, aujourd'hui, avec angel-sho, il ferait tout. Bon c'est vrai qu'ils ont cours dans quelques heures mais qu'importe, il ferait un maximum de choses. Et puis quand on s'appelle Aiba Masaki et qu'on habite à ses heures perdues dans cette fête foraine, on connait les raccourcis. Aiba se précipita donc dans une direction, faisant un signe de la main, ainsi qu'un énorme sourire, à son ami pour qu'il le suive. Après quelques instants, ils se retrouvèrent devant un grand huit et Masaki se tourna vers Sho, encore très enthousiaste. Décidément son enthousiasme ne partirait pas avant longtemps. Il sera sautillant jusqu'à la fin de la journée.

« Sho-chan, on fait ça ? Tu vas voir c'est trop bien ! »

Il remarqua presque tout de suite le regard inquiet de son ami, mais il n'y prêta pas attention et c'est sans attendre la réponse de Sho, qu'il prit des billets et qu'ils se retrouvèrent tous les deux dans l'attraction. Aiba se tourna vers Sakurai qui était décidément pas à l'aise. Aurait-il la peur du vide, le vertige ? Masaki, instinctivement, se saisit de la main de Sho et la serra assez fort.

« Super Aiba-chan te protège ! »

Au moins, on ne pouvait pas dire que sa voix n'était pas rassurante. Il devait être le seul, ici, à être aussi à l'aise dans ce grand huit. Mais bizarrement les autres personnes aussi inquiètes que Sho, semblaient également rassurées par la présence d'Aiba Masaki. Tous les wagons ressentaient sa joie de vivre et son enthousiasme si bien qu'ils pensaient tous que l'attraction devait être vraiment extraordinaire comme le jeune homme au sourire éternel le disait. Aiba devrait vraiment songer à faire de la politique...
Après quelques instants, l'attraction commença et Aiba continua de tenir la main de Sho, tout en la serrant assez fort. Masaki se mit à hurler de bon coeur pendant l'attraction alors que Sho semblait étonnement silencieux. La réaction même de son ami, faisait beaucoup rire Masaki. Après trois tours, l'attraction se termina et Aiba continua de serrer la main de sho, il ne la lâcha pas. Ils quittèrent pourtant le grand huit mais leur main étaient toujours liées. Aiba ne se rendit même pas compte qu'il tenait encore la main de Sakurai et c'est normalement qu'il reprit la parole.

« Alors ? C'était génial ne ? » dit-il les yeux pétillants « mais j'ai l'impression que tu n'aimes pas trop ce genre d'attraction, ne ? Donc la prochaine c'est toi qui la choisit ! » continua t-il en lui faisant un clin d'oeil.

Bizarrement, le jeune homme, bien qu'il ne connaissait Aiba Masaki que depuis moins d'un jour, il s'était douté, au fond, que la fête foraine serait le lieu de prédilection de son ami, hors il avait envie de le lui faire plaisir, autant qu'il l'apaisait. Il avait bien cru ne jamais s’arrêter de pleurer tout à l'heure et il avait tellement de choses sur le cœur qu'il aurait très certainement sangloté pendant des heures si il avait été seul. Mais non, Aiba était près de lui et avec lui il retrouvait de la sérénité et même de l'excitation. Ça faisait …. des années qu'il n'était pas allé à la fête foraine ! Si bien qu'il ne savait pas qu'en ce moment, les manèges étaient encore plus hauts, et encore plus fous. Mieux valait qu'il ne le sache pas, de toute évidence. Ça lui éviterait de se faire peur avant même d'y être. Peut être même aurait il changé d'avis ?
Quoi qu'il avait bien du mal à s'imaginer dire non à Aiba Masaki, avec ce magnifique sourire qu'il lui lançait et qui le laissa pantois. Était ce réellement humain de pouvoir avoir autant de pouvoir sur lui ? Il se demandait si son nouvel ami n'avait pas un pouvoir magique visant à charmer toute personne croisant son chemin....C'était la seule explication possible au fait qu'il soit prêt à affronter sa plus grande peur pour lui faire seulement plaisir.

Mais soit, il hocha positivement la tete et lui dit de filer attraper un manteau. A vrai dire, ils étaient...Plutot pressés par le temps malheureusement, puisque leurs cours commençaient dans quelques heures seulement. Mais le jeune homme était pratiquement sur qu'ils trouveraient de quoi s'amuser en ce court laps de temps. Aiba ne tenait déjà plus une seconde en place dans la voiture, il parlait avec des gestes énormes, et manquait de lui donner une baffe à chaque fois, et agitait les pieds. Mais ça ne gênait pas, l'habituellement très calme danseur qui semblait « gouter » le silence dans sa voiture.
En fait, c'est parce que des personnes n'y montaient que très rarement...Et parce que Aiba était spécial. Il n'était pas agaçant ni quoi que ce soit, mais juste, il rendait la vie couleur de bisounours, et ca plaisait au jeune homme qui avait toujours vécu dans un monde qui ne laissait que très peu la place aux rêves.
Lui, il était devenu danseur parce qu'il avait révé de rencontrer les SMAP ! Aussi simple que ca ! On aurait dit un roman avec une auteur un peu farfelue.

Finalement, ils arrivèrent sur place, et déjà, du monde se pressait devant des attractions...Vraiment impressionnantes et un peu effrayantes, si bien que les regarder lui donnait déjà le vertige. Il faillit se mettre à prier pour que Aiba soit aussi effrayé que lui et qu'il voulait simplement faire des attractions...Plus calmes, du genre euh : le train fantome ? Hein la il ne risquaient pas de mourir au moins !
Mais non, évidemment, il fallait que ce soit ce genre d'attraction qu'il préfère. D'ailleurs, il filait littéralement en direction de celles ci, rendant presque impossible pour le plus vieux de le suivre.
Finalement après avoir couru un bon moment, évité une poussette, une horde de gamins surexcités, et la barrière de l'attraction, ils trébucha presque contre son compagnon , qui attendait impatiemment devant le grand huit d'ou filtraient des grands cris, soit de joie, soit de peur, le jeune homme était à peu près incapable de le dire clairement.

-T'es sérieux Aiba ? On vient de manger tu sais.
« Sho-chan, on fait ça ? Tu vas voir c'est trop bien ! »

Il voulait bien le croire. Mais quand il observa l'attraction, une soudaine boule d'appréhension se forma dans le creu de son ventre, et elle ne voulait réellement pas le lâcher. Mais d'un coté il pouvait voir que si il faisait un effort, il rendrait encore plus heureux Aiba Masaki, alors, il finit par respirer profondément, et se pencha pour acheter deux billets.
Mais une fois assis dans le manège, il commenca sérieusement à avoir du mal à relativiser. Alors il sentit son compagnon lui saisir la main.....Et il se sentit légèrement honteux d'adorer ca, alors qu'il la serrait fermement dans ses doigts, lui aussi.

« Super Aiba-chan te protège ! »

Le jeune homme eut du mal à bredouiller un merci. Parce que la machine infernal se mettait en route, et d'un seul coup, il se retrouvèrent à plusieurs mètres du sol, la tête en bas, à gauche, à droite. Ce qu'il voyait lui faisait tellement peur que le jeune homme ne put crier, bien qu'il en avait franchement envie. Il crut pendant quelques secondes que son cœur allait lâcher en plein vol. Pourtant qu'Aiba lui tienne la main lui fut réellement bénéfique et il put apprécier quelques minutes de l'attraction, tandis qu'ils s’arrêtaient brusquement à l'arrivée, il manqua de se cogner au siège de devant.

-OUAH !

Il sortirent du grand huit et le jeune homme rougit violemment en se rendant compte qu'ils se tenaient encore la main comme un vieux couple. C'était à la fois plaisant et ca le faisait aussi rougir. Il n'avait jamais aimé le contact physique. Réagir au corps de quelqu'un, montrer qu'il lui plaisait, était pour lui une faiblesse inadmissible. Mais la, il connaissait à peine Aiba, aussi cette réaction l'intriguait plus qu'elle ne le dégouttait.
Ils sortirent un peu de la foule, et Aiba se tourna vers lui visiblement particulièrement heureux.


« Alors ? C'était génial ne ? » En voyant ses yeux aussi illuminés, il fondit littéralement. Et fut incapable de lui dire qu'il avait presque failli mourir de crise cardiaque dans cette machine infernale.
-C'était super. Un peu violent juste après manger. Mais j'ai aimé. Il eut un rire.
« mais j'ai l'impression que tu n'aimes pas trop ce genre d'attraction, ne ? Donc la prochaine c'est toi qui la choisit ! »
Sho Sakurai rougit comme une tomate bien mure. Il avait deviné ! Après tout il n'avait pas fait grand chose pour le cacher, il le savait bien mais c'était vraiment très embarrassant de lui montrer autant de faiblesse dès le début. Il avait terriblement peur du vide depuis qu'il était minuscule. Il ne savait pas d’où ça venait. Peut être de cette fois ou il avait été seul toute la journée et qu'il était monté sur le balcon. Il était passé par dessus et avait fait une chute de trois bons mètres et s'était blessé à la tête ce jour là.
Il se doutait que ça l'avait traumatisé, sans aucun doute.

-Non c'est pas ca. Mais j'ai la phobie du vide en fait. Euh...Envie d'aller faire une partie de tir à la carabine ?

Ca, au moins, il ne risquait rien. A part se ridiculiser évidemment. Mais il avait toujours été bon tireur. Son père le lui avait appris quand ils allaient chasser ensemble. Il le mena jusqu'au stand qui débordait littéralement de peluches et de gadgets qui ne servaient à rien. Finalement, ce fut Sakurai qui essaya en premier.
Une fois la carabine dans les mains, il ne se sentit pas franchement rassuré. A vrai dire, ça faisait des années qu'il ne s'y était plus essayé. Et si il se ridiculisait encore devant son compagnon ?
Mais d'abord, pourquoi est ce qu'il se préoccupait tant de l'impressionner ou non ?
Il plissa légèrement les yeux et plaça correctement la carabine sur son épaule.
Il visa les ballons qui tournoyaient dans la cible et eut le premier du premier coup avec un gros BANG !
Il entendit Aiba sautiller et le féliciter à coté, et il sentit une bouffée de bien être l'envahir, maintenant c'était presqu'une question de vie et de mort que de gagner une grosse peluche pour l'offrir à son ami.

Il tira encore trois fois, l'un manquant de toucher le jeune homme. Les deux autres ballons éclatèrent très rapidement, et il poussa un cri de joie en frappant dans la main d'Aiba.
-Génial, vas y choisis quelque chose chose, je te l'offre.
Dans toutes les sortes d'animaux en peluches présents, il devrait très certainement quelque chose qui lui plaira. Comme un toucan multicolore, ou un panda au grands yeux.

Sakurai Sho était-il devin ? Emmener Aiba Masaki dans une fête forraine ça équivaut à emmener un amoureux des poissons à la pêche ou un enfant à disneyland paris. C'est le paradis du jeune homme au sourire éternel, son endroit préféré, sa deuxième maison. Dès qu'il entrait dans cet endroit, vous pouvez être sûr que le jeune homme oublie tout ce qui se passe dans sa vie. Il n'est plus Aiba Masaki, il n'est plus un futur johnny's en fait il ne sait même plus qui il est, la seule chose qui est importante à ses yeux c'est de pouvoir répondre à cette fatidique question : qu'est ce que je fais comme attractions ? Oui une question fatidique car le choix est dur. Si il ne s'écoutait pas il ferait sans doute toutes les attractions. Mais d'ailleurs par quoi commencer ? Car Sho lui avait donné le feu vert. C'était à lui de décider et son choix fut rapidement porté sur un grand huit. Aiba adorait ce genre d'attractions mais en regardant attentivement son voisin, il comprit que ce dernier n'en était pas un grand fan. C'est pourquoi il fut surpris de le voir acheter les billets et se glisser avec lui dans l'attraction. En voyant le visage de Sho devenir de plus en plus angoissé, Aiba décida de lui prendre la main et de le rassurer. Il lui devait bien ça. Il lui serra donc la main et il fit ça pendant toute l'attraction. Et même après d'ailleurs. Encore sous l'adrénaline du grand huit, Aiba ne se rendit même pas compte qu'il tenait encore la main de Sho quand il lui lança les yeux pétillants que l'attraction était géniale. Bizarrement cette étreinte manuelle ne le gênait pas plus que ça. Masaki est certes un jeune homme chaleureux qui vous met à l'aise à n'importe quel instant mais le fait de tenir la main de quelqu'un ce n'était pas une chose qu'il faisait souvent. Étrangement d'ailleurs. Prendre dans ses bras un ami pour le réconforter, toucher le visage de quelqu'un en le caressant, par contre, il en avait plus l'habitude. Alors il tenait encore bien fermement la main de Sho et se surprenait même à lui caresser délicatement les doigts sans réellement s'en rendre compte. Ça paraissait tellement naturel.

« C'était super. Un peu violent juste après manger. Mais j'ai aimé. »
« mais j'ai l'impression que tu n'aimes pas trop ce genre d'attraction, ne ? Donc la prochaine c'est toi qui la choisit ! »

Oui car malgré la réflexion de Sho, le jeune homme avait bien vu qu'il n'était pas rassuré pendant toute la durée des montagnes russes. Et ce que Sho allait lui avouer, allait confirmer ses pensées.

« Non c'est pas ca. Mais j'ai la phobie du vide en fait. Euh...Envie d'aller faire une partie de tir à la carabine ? »

Aiba se bloqua littéralement et lui fit des gros yeux au début puis une moue enfantine ensuite. Il se sentait mal pour lui. Il avait la peur du vide et lui, le force, presque, à faire l'attraction. Si il avait su, il n'aurait surement pas choisi ce grand huit. Mais quelque chose le turlupinait. Pourquoi Sho avait-il accepté de faire cette attraction ? Surtout si il a la phobie du vide ? Aiba se sentait mal mais quelque part cela confirmait ce qu'il pensait de Sakurai Sho. Il était bien un jeune homme gentil qui se sacrifie à l'instant où un ami le lui demande. Mais même si il était reconnaissant envers Sho, il se sentait tout de même mal. C'est pourquoi, c'est dans un silence qu'il suivit Sakurai en direction du stand de carabine. Encore dans ses pensées, il ne réagit pas tout de suite lorsque le propriétaire posa la carabine sur le muret devant eux. Se fut donc Sakurai qui se saisit en premier de l'arme et qui se prépara à tirer. Aiba regardait au début les ballons qui étaient les cibles puis son attention se porta à Sho tenant une carabine, les yeux plissés. A cette vue, Aiba se mit à rougir. Son voisin dégageait beaucoup de classe et de prestance si bien qu'à cet instant, Masaki le trouvait incroyablement beau. Ce genre de pensées l'étonna assez mais dans le bon sens, il était intrigué. Après tout cela ne lui arrivait pas souvent de rougir autant et de rester presque figer face à quelqu'un, la bouche légèrement entrouverte. Mais le jeune homme retrouva rapidement ses esprits quand le premier « coup de feu » retentit et que ce dernier explosa l'un des trois ballons. Aiba en sauta de joie, il en restait plus que deux. D'ailleurs ce fut rapide et après plusieurs coups, dont l'un qui avait faillit toucher Masaki, les deux ballons restants, éclatèrent à leur tour. Aiba était fier de son ami et tapa dans la main de celui-ci en signe de victoire.

« Génial, vas y choisis quelque chose, je te l'offre. »
« vraiment ? » fit-il les yeux une nouvelle fois pétillants.

Puis il observa bien attentivement l'étagère où était entreposée les peluches. Ce choix était important pour le jeune homme qui semblait étonnamment sérieux pendant qu'il cherchait à l'aide de ses yeux, la peluche qui serait la plus parfaite. Mais soudain ses yeux avaient décidé et c'est en augmentant son sourire au fur et à mesure qu'il prit la parole.

« je veux celle-là s'iiil vous plaiiit ! » lança t-il en désignant un panda aux grands yeux caché derrière d'autres peluches.

Une fois la peluche dans ses bras, il la serra assez fort tout en la regardant avec des yeux attentionnés. En fait, on avait l'impression, en l'observant, qu'il considérait la peluche comme quelque chose de précieux. Mais d'ailleurs, elle l'était. C'était le souvenir de cette journée et il prendrait vraiment soin de ce petit panda, vous pouvez en être sûr. Néanmoins il dut la lâcher et la donner à Sho car c'était à son tour de tirer à la carabine. Aiba prit l'arme et la posa sur son épaule et c'est en tentant d'imiter tous les gestes du Sakurai Sho d'il y a quelques instants, qu'il arriva, tant bien que mal, à toucher le premier ballon au bout du deuxième tir. Mais ce jeu ne lui correspondait pas. Il fallait de la concentration, du silence, et être immobile pour réussir le tir à la carabine et pas de bol, Aiba ne possédait aucun critère. Alors un seul ballon éclaté, se fut cela le résultat final. Masaki fut assez triste car il aurait aimé pouvoir lui aussi offrir quelque chose à Sho mais il se dit qu'il pourrait bien trouver quelque chose pendant le peu de temps qui leur restait. D'ailleurs quelle heure était-il ? Masaki encore très enthousiaste, ne pensait pas réellement à regarder sa montre, ce fut une pendule présente dans l'un des stands qui le lui montra. Il leur restait une heure. C'était passé assez vite. Et puis il faut dire qu'Aiba avait prit pas mal de temps à bien poser son arme, à tirer et à faire des grimaces à chaque fois qu'il loupait un tir. Donc les minutes avaient défilé sans que les deux hommes puissent réellement s'en rendre compte. Aiba fit une moue en voyant l'heure mais retrouva presque aussitôt son grand sourire. Il tendit les mains en direction de Sho pour pouvoir reprendre le petit panda et une fois que se fut chose faîte, il le serra une nouvelle fois dans ses bras.

Une heure, il leur restait une heure. Quelle attraction pouvaient-ils bien faire ? Aiba se mit à regarder un peu partout et il remarqua, à sa plus grande surprise, que Sho semblait avoir trouvé une bonne attraction. Un train fantôme. Masaki a très peur des esprits et de tout ce qui en découle mais bizarrement il avait l'impression qu'avec Sakurai à ses côtés, il pourrait être rassuré. Et puis de toute manière, même si il avait très peur, il n'était pas du style à refuser quelque chose. Alors c'est avec un grand sourire, qui n'était pas forcé je vous l'assure, qu'il acquiesça et qu'il se dirigea avec son ami à l'entrée du manège de l'angoisse. Aiba prit les billets tout en scrutant chaque recoin de l'entrée, se sentant prêt à bondir à la moindre chose qui pourrait apparaître. Après quelques instants, les deux jeunes hommes s'installaient dans le train fantôme et Aiba continua de serrer le panda, devenant légèrement paniqué. À la moindre apparition, Masaki hurlait et se décalait instinctivement vers Sho. Il le poussait en vérité, tant il désirait s'éloigner de toutes ces choses qui venaient à lui. Au bout d'un moment, il se colla à Sakurai, lui prenant le bras et se cachant la tête sur son épaule. Leur deux corps se touchaient. D'ailleurs espérons que Sakurai n'avait pas chaud car Aiba a une température corporelle assez importante. Enfin quoiqu'il en soit Masaki tremblait presque à chaque fois et continuait d'hurler. En fait, il ne savait même pas si Sho avait également peur, tant il était paniqué.

Le train, quant à lui, continuait sa route. L'attraction était en plus assez longue. En effet, l'appareil suivait des rails dans le noir et pendant plus de quinze minutes. Néanmoins, alors qu'il n'en était qu'à la moitié, il se stoppa. La tête encore enfouie sur l'épaule de Sakurai, Aiba la sorti tout doucement, instinctivement. Puis c'est avec une petite voix qu'il prit la parole.

« qu'est...qu'est ce qui se passe ? »

En fait le train venait juste de se stopper à cause d'un problème technique. Il retrouvera sans doute sa route dans pas longtemps mais pour le moment, Masaki était de plus en plus angoissé. Aiba fut néanmoins légèrement rassuré car il pouvait voir grâce à une petite lumière le visage de Sho. Du moins il pouvait un peu le voir. Mais même si c'était léger, il savait qu'il était là. Un mannequin d'un mort vivant les fixait et une musique angoissante était encore présente si bien qu'Aiba se recroquevilla presque aussitôt sur Sakurai. Il resserra le bras de ce dernier.

« je suis vraiment désolé de te serrer autant...» énonça Aiba, les lèvres de plus en plus proches du cou de Sho « je...j'ai très peur de toutes ces choses...» continua t-il tremblant tout en continuant de se coller un peu plus à Sakurai

« je veux celle-là s'iiil vous plaiiit ! »

Sho éclata de rire en le voyant prendre le panda qui avait les memes yeux que lui est le bercer avec précaution, comme si il s'agissait d'un bébé. Il eut une drole d'envie de lui pincer la joue tant c'était adorable.
-Je suis content qu'il te plaise. Il avait rarement eut l'occasion de faire des cadeaux en ce moment. A part avec les amis en qui il avait une confiance totale, il se méfiait énormément. Les gens amis avec une personnes friquée ne savaient pas reconnaître la valeur d'une chose offerte avec le cœur. Eux préféraient des cadeaux comme un sac hors de prix, un costume sur mesure (on lui avait déjà demandé une voiture!), ou alors une croisière.
Voir quelqu'un s'extasier autant devant un panda qu'il avait gagné en explosant trois ballons au hasard était nouveau et un peu étrange, honnêtement. Mais c'était vraiment adorable.
-Tu essaies ? proposa t'il au jeune homme.
Cela se voyait que Aiba n'avait pas l'étoffe d'un tireur et Sho dut poser ses mains sur les siennes plusieurs fois pour le stabiliser et éviter qu'il ne tire dans les ballons d’à coté. Après quoi il le laissa faire...
Bien évidemment, le score ne fut pas très glorieux, mais un ballon éclaté pour une première fois c'était très bien...Honnêtement le plus beau cadeau que pouvait lui offrir son nouvel ami, ce n'était pas une peluche, mais son sourire joyeux quand il la serrait contre lui.
Les deux jeunes hommes remercièrent donc chaleureusement le vendeur et ils repartirent à trois, avec le panda en plus.
Il passa son bras sur les épaules de Masaki et sourit chaleureusement au jeune homme : -Tu t'es vraiment bien débrouillé pour une première fois ! Le félicita t'il.

Puis alors, ce fut à lui de choisir une attraction. Comme il ne venait pas souvent dans ce genre d'endroit, il n'avait pas d'idées de ce qu'était la plupart d'entre elles, et la seule qui lui semblait assez sure pour qu'il monte dessus était, la maison hantée.
Évidemment, elle ne valait pas celle de DisneyLand à Tokyo, mais elle était plutôt bien faite. Les squelettes ne faisaient pas « plastique », le maquillage réaliste...Bref, vous le savez donc, le jeune homme aimait se faire peur. Il était un grand fan de film d'horreur. Un peu moins de revenants et de fantômes...Et il ne pouvait pas s’empêcher de penser que la séance de spiritisme qu'ils avaient fait avec Jun et Ohno un soir ou il avait trop bu y était pour quelque chose.

Il était loin de se douter, cependant, que son ami était effrayé par ce genre de chose, parce qu'il savait dissimuler avec brio ses sentiments, si il l'avait su, il ne l'aurait pas entrainé la dedans, croyez moi ! Non. Mais c'est une fois installé dans le wagon que le jeune homme compris que les esprits, les cadavres, etc...Ce n'était pas trop le truc de son compagnon. Il hurlait, bien que Sho essayait comme il pouvait de le rassurer, et bientôt, Aiba se cacha dans son épaule tirant un far à Sho. Pourquoi est ce qu'il se sentait si bien quand il se collait contre lui ? Il aurait du etre géné, et non pas entourer ses hanches de son bras pour le soutenir et le rassurer.
Il en vint à espérer qu'ils pourraient sortir rapidement d'ici, parce que voir son ami avoir peur ne lui faisait pas plaisir. Sauf que malheureusement, évidemment, c'est toujours là que vient la panne...

« qu'est...qu'est ce qui se passe ? »
-Nous présentons nos excuses à nos consommateurs pour une panne de courant temporaire. L'attraction rédemarrera dans quelques minutes.

Essayant de distinguer le visage de son compagnon dans le noir, il lui caressa les cheveux pour l'apaiser.
-Ne t'inquiètes pas, c'est juste un minuscule problème.

Puis il fit, d'un geste particulièrement théâtral et un peu maladroit, parce que Sho ne cherchait que très peu à consoler ou faire rire les gens.
-Et puis, ton chevalier sera la pour le sauver !
Ca eut l'air de marcher parce que le visage de son jeune protégé se détendit en un adorable sourire qui brillait dans le noir...Pour lui en tout cas.
Mais la musique et tout ce qu'il s'en suit ne l'aidait pas des masses et bientôt son bras fut à nouveau broyé par une paire de petites mains.
« je suis vraiment désolé de te serrer autant...» Ouh la, un long frisson le parcouru de part en part en sentant le souffle brulant du jeune japonais dans son cou. Il fallait qu'il arrete de rougir, et vite !
« je...j'ai très peur de toutes ces choses...» continua t-il tremblant tout en continuant de se coller un peu plus à Sakurai
-Ne t'inquiètes pas, je te comprends, tu aurais du me le dire que tu avais si peur, ou aurait fait autre chose.
Oh, ca bouge, ca y est !
Il y eut une exclamation de soulagement dans l'assemblée, les utilisateurs de l'attraction, et le train repartit à sa vitesse de croisière et cette fois ci, le jeune homme n'hésita pas à tenir Aiba contre lui pour lui éviter des frayeurs, comme un araignée ou un serpent lui tombant dessus et que sais je encore !

Au bout d'un moment, il revinrent à la lumière du jour et Sho dut cligner des yeux pour ne pas se retrouver aveugle tant le soleil était fier ce jour la. Il suivit Aiba, qui, tout tremblant, était descendu en premier. Sho lui sourit et lui prit naturellement la main, en tapotant le dos de celle libre.
-Je suis vraiment désolé, la prochaine fois je saurais qu'il faut éviter les maisons hantées.
Viens, je te paye quelque chose à manger avant de partir. Ça au moins, on ne risque rien.
Ils trouvèrent au bout de quelques minutes de repérages un stand rose bonbon qui proposait des crêpes, des choses très sucrées comme des pommes d'amour ou des chichis ou alors des spécialités, des snacks typiquement japonais.

-Y'a aussi une machine à glace et à barbapapa. Prends ce que tu veux, je te l'offre.
Et Aiba s'en donna à cœur joie. On ne pouvait pas se tromper, il aimait aussi énormément les choses sucrées. Encore un point commun avec le jeune homme qui, malgré son apparence très masculine (et c'est bien connu que les mecs viriles dans l'imagination populaire, ne sont pas censés apprécier les petits bentos avec des personnages hauts en couleurs et les desserts). Mais Sakurai n'avait rien à perdre concernant son image, étant donné qu'il était déjà percu comme un Yankee.
Il commanda une belle glace à l'italienne et une bouteille de cola fraiche, puis attendit que son ami passe commande pour aller s'asseoir à une petit table ou le plus vieux pu allonger les jambes avec un soupir de bien etre.

Puis il observa un couple qui passait par la en partageant une pomme d'amour et il rit, subitement joyeux ! C'est vrai, c'est le printemps après tout.
-Ce genre d'endroit, c'est apparemment le paradis des couples ! Et des grands enfants ! Dit il en regardant son ami avec un rire amusé. J'espère que la balade t'as plu. On reviendra...

Il sourit et tendit sa bouteille pour « trinquer » avec lui, et fêter cette belle journée. Puis il entama tranquillement sa glace à l'italienne. Ça faisait une éternité qu'il n'en avait pas mangé ! Et s'en était que meilleur.

-En parlant de couple, tu as quelqu'un dans ta vie ?

OH BON SANG ! Qu'est ce qu'il t'a pris Sakurai Sho ? Vous vous connaissez depuis deux jours ! Il va te prendre pour un pervers dragueur !! Et d'ailleurs, en quoi ca te concerne ??
Pourtant, il était trop tard pour revenir sur sa question maintenant.

Aiba passait une journée vraiment extraordinaire si bien qu'il n'avait pas envie de quitter cet endroit de bonheur qu'il aimait tant. Il avait pas non plus envie de quitter Sakurai Sho qui était, à partir d'aujourd'hui, la personne avec laquelle il désirait faire un maximum de choses. En fait cette réflexion n'est pas étonnante pour un jeune homme chaleureux, toujours proche de ses amis mais bizarrement il avait l'impression que Sho serait une personne à part. Un ami, certes, il l'avait désiré plus que tout depuis ces longs mois à l'observer discrètement, mais un ami différent des autres. Il l'avait senti à la minute où il avait parlé avec lui au nightclub. Cette journée au parc d'attractions avec Sakurai, jamais il ne l'oublierait. Et puis quelle journée ! Ils avaient commencé par un grand huit et ils en étaient au tir à la carabine. Sho avait réussit à exploser les trois ballons et avait offert, grâce à cette victoire, une peluche au jeune homme au sourire éternel. Ce dernier avait choisi un panda aux grands yeux et à partir du moment où il l'avait eu, s'était empressé de le serrer très fort contre lui. Cette petite peluche venait de trouver une personne qui l'aimerait plus que n'importe qui au monde. Elle en a de la chance, hein ? Juste après cette victoire magnifique, c'était au tour du jeune homme sautillant. Mais le problème c'est que ce genre d'activité ne lui convient pas. Et même si Sho a essayé de lui montrer les mouvements, c'était peine perdue. Le résultat : un ballon explosé. Aiba était quelque peu attristé, il aurait aimé lui aussi, offrir une peluche à Sho.

« Tu t'es vraiment bien débrouillé pour une première fois ! »

Mais cette réflexion de la part de Sho avait réussit à lui remonter le moral. Lui qui s'apprêtait à s'excuser auprès de son ami de n'avoir pas été aussi fort que lui. Il le remercia timidement et c'est en retrouvant un mini sourire, qu'il suivit Sakurai. Il remarqua au même moment qu'il ne leur restait plus qu'une heure et Aiba chercha assez rapidement une attraction à faire. Mais, à sa grande surprise, Sho l'avait trouvé avant lui. Il avait désigné grâce à son doigt le train fantôme. Aiba a horriblement peur de toutes ces choses mais de nature à ne jamais montrer ses vrais sentiments et surtout de ne jamais refuser à faire quelque chose, il acquiesça pour faire l'attraction et cela même si son corps devenait déjà tout tremblant à l'idée d'entrer dans cet endroit. Sho ne devait pas s'en rendre compte, et en même temps, Aiba a une certaine facilité à cacher ses véritables sentiments. C'est étrange, n'est ce pas ? Il montre un côté simpliste, naturel et innocent et pourtant, quand il est question de montrer à tout le monde qu'il va bien alors que c'est le contraire, il est le maître. Alors les deux hommes étaient entrés dans ce train, le cauchemar d'Aiba Masaki. Malheureusement pour Sakurai, ce petit voyage ne se passera pas bien et si il cherchait de la tranquillité, alors il détesterait cet instant avec Aiba. La raison ? Masaki hurle depuis les premières minutes. Il n'a pas réussit à se contrôler face aux mannequins de zombies, à la musique d'épouvante, aux toiles d'araignées, aux personnes déguisées en fantômes et à chaque parcelles digne des plus grands films d'horreur qu'il voyait. Alors il criait, et surtout il se rapprochait de son voisin. Au bout de quelques secondes, il lui tenait le bras et le serrait de toutes ses forces. Il n'arrivait même pas à savoir si Sho était dans le même état que lui ou non. Il était littéralement tétanisé. Seulement le problème c'est que le voyage allait empirer. En effet, le train se stoppa. Aiba qui était littéralement recroquevillé contre Sakurai sorti sa tête pour demander ce qu'il se passait et au même moment un signal sonore se fit entendre et prévenait qu'il y avait une panne de courant temporaire.

« Ne t'inquiètes pas, c'est juste un minuscule problème. » Aiba senti la main apaisante de Sho sur sa tête qui lui caressait les cheveux. Il ferma les yeux un bref instant car il commençait à prendre goût à cette chaleur envoûtante. « Et puis, ton chevalier sera là pour te sauver ! ».

A ces mots, Aiba retrouva automatiquement son sourire. Mais il avait toujours aussi peur et le mannequin qui les fixait et la musique angoissante n'arrangeaient en rien. Alors Aiba se recroquevilla aussitôt contre Sho, broyant littéralement son bras tant il avait peur. Mais néanmoins, il se sentait mal d'être aussi collant avec lui actuellement. Surtout que, même si il a du mal à faire abstraction de ce qui l'entoure et donc de penser au fait qu'il est très proche de Sho depuis de longues minutes, il se doute qu'il doit lui faire mal à force de le tenir comme ça. Alors le jeune homme se rapprocha toujours de Sakurai, mais c'est avec une petite voix qu'il prit la parole.

« je suis vraiment désolé de te serrer autant...je...j'ai très peur de toutes ces choses...» finit-il par avouer tremblant alors que le souffle léger de ses lèvres touchait le cou du jeune homme à côté de lui.
« Ne t'inquiètes pas, je te comprends, tu aurais du me le dire que tu avais si peur, on aurait fait autre chose. »
« mais...peut être que Sho-chan aime ce genre d'attractions alors je pouvais bien faire ça pour lui. » énonça Aiba doucement, en posant ses deux mains sur les épaules de Sakurai et en serrant son vêtement assez fermement.

Après tout, Sho avait affronté sa peur pour lui précédemment, alors il pouvait bien faire la même chose non ? Et puis, peut être que ce train fantôme avec Sakurai aurait été différent. Comment il aurait pu le savoir sans y entrer et le faire ? Et puis, malgré les apparences, il se sentait beaucoup plus en sécurité dans les bras de Sho, là actuellement, plutôt que les autres fois où il avait été.

« Oh, ca bouge, ca y est ! »

Aiba resta silencieux et continua de se blottir contre son voisin. Sans s'en rendre compte, il humait le parfum de ce dernier et s'enivrait de sa chaleur corporelle. Il était bercé par cette aura sécurisante qui caractérisait Sho, si bien qu'il avait fini par oublier l'attraction. Alors même si le train avait reprit sa route, Masaki ne bougeait pour rien au monde. Surtout que Sakurai le tenait également bien fermement. Il était dans un cocon, protégé par l'une des meilleures personnes qu'il connaissait. Était-ce réellement une si mauvaise idée de monter dans ce train ? À cet instant, Aiba vous aurait dit que non.
Après quelques minutes, le train arriva à destination. Aiba descendit du train encore tout tremblant et garda ses yeux fermés un bref instant. Le temps qu'ils s'habituent à cette lumière du jour qu'ils avaient oublié dans ce tunnel. Au même moment, Sho se saisit de sa main et tapota la deuxième délicatement. Masaki ouvrit les yeux et sourit à Sakurai.

« Je suis vraiment désolé, la prochaine fois je saurais qu'il faut éviter les maisons hantées. »
« non, non ne t'excuse pas Sho-kun ! Et puis finalement, ce n'était pas si effrayant...enfin je veux dire...mon chevalier m'a protégé ! » lança Aiba en faisant un clin d'oeil à Sakurai.
« Viens, je te paye quelque chose à manger avant de partir. Ça au moins, on ne risque rien. »
« Merciii Sho-chan ! »

Sho devait savoir comment remonter le moral facilement à Aiba car lui proposer d'aller manger, c'était la bonne manière. Masaki avait beau avoir retrouvé son sourire grâce à la présence de Sakurai, son corps était encore tout retourné par l'attraction et il savait qu'il lui faudrait encore quelques minutes avant que les images d'épouvantes ne disparaissent de son cerveau. Espérons que ce soir, il ne fera pas de cauchemar. Mais néanmoins, pour l'heure, il cherchait un stand pour manger et après quelques minutes de repérage, se fut chose faite. Un stand incroyablement bien rempli se présentait à eux. Il y avait de tout. Et Aiba raffole tellement de toutes ses choses qu'il resta bloqué un long moment, à regarder partout avec ses yeux, la bouche grande ouverte.

« Y'a aussi une machine à glace et à barbapapa. Prends ce que tu veux, je te l'offre. »
« Haaan Sho-kun !!! Mercii ! » Aiba sautilla presque sur place et s'avança pour voir un peu plus, tout ce que le stand offrait. Le jeune homme, un large sourire aux lèvres, n'arrivait pas à se canaliser, si bien qu'il bougeait de long en large, toujours la bouche grande ouverte. « tout semble si bons !! c'est impossible de choisir !! »

Néanmoins, il fut aidé par la commande de Sakurai qui lui donna également envie. Alors comme Sho commandait une glace à l'italienne, Aiba en fit de même mais pendant que son ami avait choisit un cola, lui avait prit un jus de pomme. Une fois la commande prête, les deux hommes s'installèrent à une table. Sho tendit ses jambes pendant qu'Aiba se battait avec sa glace qui coulait déjà le long du cône. Après quelques secondes à utiliser sa langue pour que la glace ne dégouline pas davantage, tout était de nouveau sous contrôle et il pu reprendre la dégustation normalement tout en regardant les gens passés et toutes les belles choses qu'offraient cet endroit. Les enfants joyeux, les hurlements dans les attractions, les bonnes odeurs, le beau soleil et surtout, son ami en face de lui.

« Ce genre d'endroit, c'est apparemment le paradis des couples ! Et des grands enfants ! »

Aiba fit de grands yeux puis rigola avec Sakurai. C'est vrai qu'il était un grand enfant après tout. Il a toujours été comme ça, à s'émerveiller de toutes les choses qui passaient devant lui. On le connaissait pour ça et il était ravi de voir que ça faisait rire Sho.

« J'espère que la balade t'as plu. On reviendra...»
« J'ai adoré ce moment avec toi !! J'espère qu'on va revenir bientôt ! En plus grâce à toi, j'ai Sakuraiba » dit-il en levant le panda aux grands yeux et en le posant sur la table. « tu aimes ce surnom ? C'est la contraction de nos deux noms ! Je trouve que ça sonne bien, pas toi ? » il caressa la peluche et posa son menton sur la tête de cette dernière.

Vous devez sans doute vous demander quand est ce-qu'il a eu l'idée de ce surnom, hein ? Et bien à vrai dire, il l'a eu subitement en regardant Sho ouvrir sa bouteille de cola. En même temps, il a un cerveau qui tourne rapidement et puis comme il s'agit d'une contraction de deux noms, ce n'est pas comme si il avait cherché bien loin, hein ? Aiba était réellement ravi de savoir que son ami voulait revenir avec lui ici. Ce petit moment était magique. Aiba releva sa tête, caressa une nouvelle fois la peluche et observa Sakurai qui levait sa bouteille pour trinquer. Il approcha sa propre bouteille et toucha celle de Sho, très enthousiaste. Les deux jeunes hommes représentaient à cet instant, l'image de la belle vie sans soucis. Et dire que d'ici quelques minutes, ils retourneront à l'école étudier...
Mais Aiba n'y pensait pas et pendant que Sho commençait à déguster sa glace, il en fit de même en observant qu'une fois de plus elle était en train de dégouliner partout. Et après de longues secondes à s'activer dans tous les côtés du cône, la glace était enfin sous contrôle. Aiba soupira, fier d'avoir maîtriser la situation et reprit la dégustation normalement.

« En parlant de couple, tu as quelqu'un dans ta vie ? »

Aiba s'arrêta net alors que sa bouche allait retoucher sa glace. Il fit de grands yeux étonnés avant de sourire naturellement, comme il en avait l'habitude. En fait, cette question l'avait beaucoup surpris. Mais il n'était pas du tout gêné, après tout, nous parlons d'Aiba Masaki, hein ? Il ferma sa bouche et fixa intensément Sho, toujours le sourire aux lèvres.

« non je suis seul. » il posa son doigt sur sa bouche, en faisant mine de réfléchir « Je crois qu'on préfère les garçons ténébreux...» Il prit une bouchée de sa glace et continua, cette fois-ci beaucoup plus enthousiaste « mais c'est pas grave ! Je ne suis pas réellement seul après tout. J'ai des amis, de la famille et Sakuraiba maintenant ! » continua t-il en touchant le nez de la peluche qui le « regardait ». Puis il reposa son regard sur Sho et s'approcha de lui comme si ils allaient avoir une discussion confidentielle « et toi ? Tu es amoureux en ce moment ? »

Décidément, le train fantôme lui aurait donné des chaleurs, et il ne pouvait pas s’empêcher de se sentir bien quand il se rendit compte que le jeune homme s'était accroché à lui pendant tout le temps de l'attraction. N'importe qui d'autre que Aiba n'aurait jamais osé faire ce genre de chose, parce que le moins qu'on puisse dire c'est que personne, mais vraiment personne n'aurait imaginé Sho Sakurai en amoureux des câlins...Et pourtant ! Pourtant il adorait cela...Et en particulier quand ça venait de Aiba...
Sho avait toujours assumé le fait qu'il apprécie les hommes et les femmes. Ça ne l'avait jamais dérangé et il avait toujours été plutôt agressif dans ses techniques de drague...Bref, ça lui faisait étrange, pour tout dire...Parce qu'il se doutait bien qu'il était assez attiré par le jeune Aiba, physiquement et moralement, mais se refusait de se comporter de façon ambiguë...C'était bizarre.

Finalement, il finit par se détourner de ses pensées et dit au jeune homme qu'ils n'iraient plus dans ce genre d'attractions. La prochaine fois, il saurait quoi éviter...Bon, évidemment, dans une fête foraine on ne pouvait pas vraiment passer à coté des manèges à sensation mais au moins ils pouvaient éviter la maison hantée le but n'étant pas de se faire des frayeurs à tous les deux.
Mais il sourit largement en voyant que sa blague un peu foireuse avait marché et l'avait un peu détendu...Ou du moins l'attraction ne l'avait pas traumatisé.
Il lui sourit doucement et décida de l'emmener manger quelque chose avant qu'ils ne doivent retrouver la réalité et aller suivre leurs cours de l’après midi...Et même si c'était presque impossible pour lui de s'imaginer retourner à l'école après s’être aussi bien amusé toute l'après midi, il savait que ce ne serait pas la dernière fois. Il s'arrangerait pour passer autant de temps possible avec le jeune homme, il s'en fichait bien d'avoir l'air accro à la présence et à l'aura de ce petit soleil...Plus il était avec lui, plus il sentait ses blessures se refermer, comme par magie...Il se sentait déjà plus positif maintenant !
« Haaan Sho-kun !!! Mercii ! » Sho éclata de rire en le voyant hésiter autant devant toutes les sucreries de ce stand. Il sautilla un peu partout devant les nougats, les boissons, les glaces, les crepes..Etc.... « tout semble si bons !! c'est impossible de choisir !! »

-Tu peux prendre autant de chose que tu veux !
Il était tellement adorable que si il lui avait demandé d'acheter tout le stand, il l'aurait fait. Finalement, voyant que le plus jeune aurait du mal à faire son cho
ix, le vendeur demanda au plus vieux ce qu'il désirait manger. Pour Sho se fut plus rapide, il avait largement eut le temps de jeter son dévolu sur une glace à l'italienne au nutella, et une bouteille de coca glacée, ce qui était particulièrement agréable quand il faisait aussi chaud que ce jour là.
Alors, Aiba fit son choix rapidement et ils allèrent s'asseoir sous un des parasols installés au milieu des tables et commencèrent a déguster leurs trouvailles.
D'ailleurs, le plus vieux se concentra sur sa glace et seulement sur elle, jusqu'à ce qu'il voie le plus jeune lécher la glace comme un petit chaton afin qu'elle ne lui fonde pas dans les mains.
Il trouva cette vision si fascinante qu'il en oublia son propre cornet jusqu'à ce qu'il se mette à fondre lui aussi.
Il eut un petit hoquet de surprise, en essayant de ne pas montrer qu'il avait dévisagé son compagnon de table pendant trois bonnes minutes. Il passerait pour une espèce de gros pervers.

Finalement, il finit par trouver une solution pour cacher son embarras...C'est à dire, relancer la conversation.
Pour la première fois depuis longtemps, c'est monsieur Sho Sakurai qui brisa le silence en premier tout en rosissant devant son regard...
Il lui demanda alors si la balade lui avait plu. Bien évidemment le jeune homme semblait particulièrement enthousiasme et sincèrement heureux de ce qu'ils avaient fait. Il en était sur à cent pour cent vu les cris de joies qu'il ne cessait pas de sourire et de rire. Mais il préféra lui demander, les humains pouvaient tous mentir pour soigner l'ego de leurs amis.


« J'ai adoré ce moment avec toi !! J'espère qu'on va revenir bientôt ! En plus grâce à toi, j'ai Sakuraiba »
Le jeune homme allait lui assurer qu'ils reviendraient dès qu'il le désirerait, mais ce qu'il dit en dernière l'intrigua trop. Quoi ? Qu'est ce qu'il voulait dire exactement ?
« Sakuraiba ? »
Alors il comprit quand l'adorable jeune homme attrapa la grosse peluche toute douce et la posa en équilibre sur la table...Il éclata de rire, trouvant ça totalement adorable...C'était un peu comme si c'était peluche était une preuve matérielle de leur relation naissante.
« tu aimes ce surnom ? C'est la contraction de nos deux noms ! Je trouve que ça sonne bien, pas toi ? »
Il rougit délicieusement en le regardant faire et hocha vivement la tete.
-Je l'adore, ça lui va très bien.
Et il se pencha au dessus de la tête pour lui ébouriffer les cheveux, le cœur battant à la chamade....Est ce que c'était possible d’être aussi adorable ? Il devinait qu'il allait avoir beaucoup de problèmes à lui dire non à Aiba...Non c'était sur qu'il n'y arriverait pas.

Finalement, la conversation vira sur autre chose, à sa propre initiative...Sauf qu'il n'avait franchement pas réfléchi avant de parler, c'était horrible ! Quand il s'était rendu compte de ce qu'il avait dit, Aiba le regarda déjà d'un air surpris. C'est vrai qui demanderait ça à quelqu'un aussi facilement sinon en étant intéressé...Et il se serait menti à lui même si il s'était dit que ce n'était pas le cas.
Heureusement, le petit ne s'offusqua pas de sa question étrange et accepta même de lui répondre, devant un Sakurai honteux et rouge comme une tomate mure.
« non je suis seul. » Pourquoi est ce que Sakurai s'était senti subitement soulagé et content ? Il devait sûrement avoir des tendances sadiques ou quoi ?! Il se serait bien donné des baffes pour ca. « Je crois qu'on préfère les garçons ténébreux...» Les garçons ténébreux ? D'un coté, le jeune homme n'avait pas vraiment tort. Les filles aimaient beaucoup les héros sombres et torturés qui leur faisait penser à leurs héros de films romantiques ou de livres préférés. Seulement, en regardant bien Aiba, il ne trouvait pas ce qui ne pourrait pas plaire à un homme comme à une femme. Un sourire étincelant, une intelligence malicieuse, une peau caramel, un physique très avantageux...bref, il avait tout pour plaire !
Le jeune homme se donnait des claques intérieurement quand il dit.
-Je suis sur que tu as du succès...au fond ! Il se mordit les lèvres en rougissant.
Baka, c'était franchement étrange comme réaction pas vrai ?

« mais c'est pas grave ! Je ne suis pas réellement seul après tout. J'ai des amis, de la famille et Sakuraiba maintenant ! » Le jeune homme sourit, attendri et content de voir quelqu'un penser comme cela. Après tout les personnes qui plongeaient dans la dépression à cause d'une rupture et parce qu'ils n'arrivaient pas à se trouver quelqu'un, Sakurai avait toujours trouvé ca triste...Ca prouvait qu'Aiba, derrière une apparence légèrement fragile avait un moral d'acier.
-C'est une belle facon de penser, Aiba, je t'admire. Tes parents doivent être fiers de toi.
Sakurai ne pouvait malheureusement pas en dire autant des siens...Il ne pouvait pas non plus dire qu'il pouvait compter sur eux dans les moments difficiles
Mais au moins, il avait ses amis et Aiba ! Son nouvel ami si lumineux. Il savait que grâce à lui sa vie allait changer à tout jamais.

Le jeune homme sursauta tout de meme quand il vit le jeune homme si proche de lui. Il se racla la gorge, essayant de paraître naturel.
Ehhh sérieusement, pourquoi est ce que se trouver à quelques centimètres de lui le troublait autant ? Ce n'était vraiment pas normal.
« et toi ? Tu es amoureux en ce moment ? »
-M-Mooi ?
Quand il vit le regard amusé du plus jeune il sut qu'effectivement s'était à lui qu'il s'adressait. Il se mordilla un peu la lèvre et sourit en coin.
-Non... Personne...Je profite de ma jeunesse ! Mais pourquoi pas me caser quand j'aurais trouver la bonne personne ? Il sourit délicatement et tapota la joue rebondie du plus jeune.

Ils finirent tranquillement de manger ce qu'ils avaient commandé en discutant de choses pas trop dangereuses pour la santé mentale du jeune homme. Puis constata qu'il était leur, ils remontèrent ensemble l'allée de la fête foraine, Sho et Aiba, cote à cote, et Sakuraiba sous le bras de son jeune ami. Ils revinrent lentement vers la voiture. Il ouvrit la porte pour le plus jeune en grand gentleman, et fit le tour pour s'installer place conducteur.
Puis ils prirent la route vers l'école.
Le trajet fut plus court qu'il ne l'avait pensé, beaucoup trop court, et Sakurai n'avait pas du tout envie de quitter son nouvel ami, sachant parfaitement que lorsqu'il serait loin de lui, les rumeurs allaient de nouveau arriver à ses oreilles.

-Je t'accompagne ?

Heureusement, le garcon accepta, et c'est tout content que le plus vieux accompagna son cadet d'un an...En plus leurs cours se trouvaient évidemment dans la même aile. Il avait la même professeur de danse moderne que lui mais à des heures différentes. D'ailleurs, quand ils arrivèrent devant la salle, une dizaine d'élèves qu'il ne reconnut que très peu étaient déjà à l'intérieur. Sakurai se frotta l'arriere de la tete.
-Je devrais y aller...On se voit plus...

Il n'eut pas le temps de finir sa place car Aiba était subitement bousculé violemment par une espèce de gros plein de muscles. Il se cogna contre Sakurai, qui lui même tomba en arrière. Il se cogna l'arrière de la tete sur le sol.
Mais la n'était pas le plus important, non loin de là, parce que les lèvres d'Aiba étaient posées en plein sur les siennes.
C'était un accident, soyons d'accord. Pourtant, son cœur s'emballa à ce contact d'une douceur extrême. Et il se sentit comme un adolescent lors de son premier baiser.

Ces instants avec Aiba à la fête foraine étaient passés beaucoup trop vite. Ca faisait longtemps qu'il ne s'était pas autant amusé, et pendant quelques instants, il s'était senti comme un enfant insouciant qui n'avait pas à s'inquiéter de quelle image il renvoyait aux autres. Et c'était la toute première fois que ca lui arrivait. Alors oui, il reviendrait ici avec Aiba, il pourrait faire autant de tours de rollercoaster qu'il voudrait pour peu qu'il soit heureux, et lui offrirait toutes les peluches du monde pour le voir sourire.
C'est sur ces pensées gonflées d'affection que le jeune homme se dirigea vers la sortie vers Aiba sautillant sur ses talons. Ils se hissèrent tous les deux avec une pointe de regret dans la voiture, regardant une dernière fois la grande roue, la maison hantée, les stands fumants de snacks, puis Sho démarra, direction l'école.

Il passèrent le temps du trajet à parler de ce qu'ils allaient faire la prochaine fois. Aiba avait plein d'idées en tete. Une foule en vérité, si bien que Sho fut réellement impressionné. Il laissa la plupart du temps le plus jeune parler, et l'interrompait juste en riant un peu pour lui dire qu'il parlait trop vite et qu'il n'arrivait pas à le comprendre.
Pour la prochaine fois qu'ils se verraient, Aiba avait prévu qu'ils se regardent une rimbambelle de DVDs de tous les genres possibles et inimaginables...Sauf de l'horreur, pour leur santé mentale. Et lui avait parlé de tout ce qu'ils pourraient bien manger, évoquant des marques de sucreries qui lui étaient totalement inconnues.

Mais tout ce programme le réjouissait particulièrement, et c'est le cœur léger qu'ils arrivèrent sur le parking de l'école. Sho se rendit alors compte qu'il était difficile de dire aurevoir au jeune homme. C'était bizarre. Comme si il perdait quelque chose de lui même. Pourtant il savait bien qu'ils allaient se revoir aussi vite que possible ! N’empêche que...Il ne put s’empêcher de proposer au jeune homme de l'accompagner jusqu'à sa salle, puisqu'ils étudiaient dans le même bâtiment.
« Ouiiii !! »
Heureux d'avoir redonné le sourire au jeune homme, il eut un petit rire à son tour, avant de le suivre...Un peu angoissé tout de même. Et pour cause ! Quand ils arrivèrent dans les couloirs, immédiatement, on se mit à chuchoter autour d'eux. Parfois, il croisait quelques regards particulièrement méchants dans le tas, mais tout le monde se demandait ce qu'exactement le garçon le plus joyeux de cette école faisait avec celui qui avait la pire réputation. C'était incompréhensible ! Et pourtant c'était vrai.

Heureusement, ils quittèrent rapidement le couloir pour filer dans les escaliers menant à l'aile de danse. La sonnerie n'allait pas tarder à se faire entendre et les élèves se pressaient dans les couloirs, en s'interpellant et en se saluant.
Bientôt, il arrivèrent devant la salle d'Aiba, quelques mètres plus loin que sa propre salle ou l'attendait Ohno, sûrement entrain de dormir sur un des tapis en attendant les débuts du cours.
Il sourit doucement au jeune homme et lui ébourriffa les cheveux avec tendresse, regrettant de devoir se quitter aussi rapidement. Mais il n'eut pas le temps de lui dire au revoir. Parce qu'a peine avait t'il ouvert la bouche d'un gros bonhomme poussa violemment le très fin Aiba.

Si il s'était douté de quelques chose, Sho aurait put simplement rattraper Aiba et leur éviter de tomber, mais le choc fut si rude, qu'il trébucha et tomba sur le sol, servant de matelas humain au plus jeune. Mais encore ça ce n'était pas des plus graves, c'était même plutôt banal. Mais cependant ce ne fut pas tout. Parce qu'en tombant, les lèvres de Sho et d'Aiba se posèrent l'une sur l'autre.
Figé par le choc, le jeune homme gardant les yeux totalement écarquillés, battant des cils plusieurs fois en essayant de comprendre ce qui était entrain de se passer. Il aurait dut le repousser ! C'était ca qu'il devait faire ! Mais...Il en fut tout simplement incapable. Parce qu'au fond il adorait cela. Il adorait le contact de ses lèvres sur les siennes, brulantes et douces...Son cœur battait comme jamais il n'avait battu si bien qu'il crut pendant quelques secondes qu'il allait exploser...Jusqu’à ce que tout s’arrête brusquement. Alors il bondit sur pieds, rouge comme une tomate bien mure et aida le plus jeune à se relever. Se frottant la nuque...Sérieusement, pourquoi est ce qu'il se sentait comme ça ?? Pourquoi est ce que ce baiser le mettait dans tous ses états ??

-Je...Désolé !
« aaaaaaaaaah Gomen Sho-chan ! J'espère que tu n'es pas blessé ! je suis vraiment désolé ! Je dois aller en cours mais j'espère qu'on va se revoir bientôt, passe une bonne journée et encore merci pour tout ! »

Il n'avait pas compris la moitié de sa phrase mais sur le coup, ce n'était pas très important. IL détourna les talons et courut jusqu'à sa salle de danse, pour ne pas être en retard.
Quand il vint rejoindre Ohno, celui ci, étonnamment bien réveillé ce jour là, lui demanda ce qu'il lui prenait et pourquoi il était aussi rouge.
-T'es amoureux ou quoi ??
Pourquoi est ce qu'il n'avait pas nié ??


Les jours passèrent donc, deux exactement. Sho ne se reconnaissait vraiment plus. Il n’arrêtait pas de penser à son nouvel ami, à comment ses yeux se plissaient quand il riait (parce que oui, il s'en souvenait bien), ou à comment ils s'étaient « embrassés » devant la salle de cours du plus jeune. Certes, ce n'était pas vraiment un baiser. Ils s'étaient tombés dessus et s'étaient accidentellement touché les lèvres. Seulement, le jeune homme avait été beaucoup plus secoué par cela qu'il l'aurait dut. Peut etre que ce « baiser » n'avait été que le « déclic » dont il avait eut besoin pour se rendre compte que quelque chose n'allait vraiment pas chez lui.
-Si ca se trouve, t'as eu un coup de foudre, rit Ohno, au dîner, ce soir là. Jun croisa les bras sur sa poitrine, l'air contrarié, alors que Sho se tentait d'un rouge magnifique, comme une cerise bien rouge.
-N'importe quoi, on se connaît à peine !
-Ouais mais quand même, ça peut arriver tu sais.
Sho se demanda, est ce que c'était réellement le cas ? Il en doutait, ce n'était pas son genre d'etre un cœur d'artichaut. Et pourtant, la douceur d'Aiba l'avait touché à un point qu'il n'aurait jamais imaginé.
Jun, l'air toujours en colère depuis que Sho leur avaient raconté leur rencontre, murmura qu'il n'avait réellement pas confiance. Sho ne répondit rien mais lui tapota l'épaule avec un sourire qui voulait dire : Tu t'inquiètes trop mon vieux, je maitrise. Jamais il n'aurait put imaginer Aiba capable d'en avoir après son argent et il avait raison. Par contre se serait plus difficile de convaincre le plus jeune de ce bien-fondé.
Peu importe, pour le moment, il fallait qu'il se concentre sur le cours de chant du lendemain.
Il quitta rapidement ses colocataires pour aller se coucher. Il était épuisé, à force.

Le lendemain matin, il se dirigea seul vers la salle de chant. Ohno avait un cours de dessin, et Jun un cours de théâtre.
Il n'aimait pas aller seul en cours. Normalement il avait toujours ses amis avec lui. Mais la, il devrait très certainement se mettre dans un coin, si, on ne lui lançait pas des regards de crainte, etc...Est ce qu'il avait essayé de les manger un jour peut être ?

Il se dirigea directement vers le fond de la classe après avoir rapidement dit bonjour au professeur. Et s'assit sur l'une des chaises, observant lentement les autres arriver, juste après la sonnerie, ne pouvant s’empêcher de laisser ses pensées vagabonder toujours vers la meme personne. Et...Quelle surprise ! Derrière une jeune femme, il vit débouler littéralement l'objet de ses pensées.
Choqué, et ne s'attendant pas à partager le cours avec lui, étant donné qu'il était une année en dessous de lui, il ne fit que le regarder, bouche bée. Aiba n'eut pas de mal à le reconnaître, bien évidemment, et on aurait meme dit qu'il le cherchait … Ou alors c'était peut etre simplement ce qu'il espérait

« Shoooooo-chan !!! tu m'as manqué !!! tu vas bien ? J'ai voulu te voir depuis ces deux jours mais je n'ai pas réussi à te trouver ! Ça te dirait de venir chez moi ce soir ? Tu sais, on devait faire une petite soirée DVD, sucreries et pleins d'autres activités ! Tu viendras, hein ? »
Le jeune homme resta pantois, ne sachant que faire au début. D'abord, il lui fallut un moment pour comprendre ce qui était entrain d'arriver, et ensuite, il sourit en coin, rosissant. C'est vrai qu'ils avaient parlé de faire ce genre de soirées. Mais avec ses sentiments bizarres, il avait peur de faire une bêtise. Cependant, il ne se sentait tellement pas le courage de le décevoir en lui disant qu'il avait autre chose à faire !
« Je vais bien, Aiba. Oui, ne t'inquiètes pas je viendrais, ca me fait plaisir ! » Meme si ils s'agitait beaucoup moins que le plus jeune, il était sincèrement heureux, ca pouvait parfaitement se voir à son sourire et ses yeux pétillant de contentement. Toute une soirée avec un soleil vivant. Il y avait parfaitement de quoi oublier les regards mauvais posés sur lui, il passa un bras autour des épaules de Masaki et l'attira dans un coin pour s'asseoir en se rendant compte que le cours avait commencé.

Si les cours de chant étaient ses préférés ? Non, ce n'était pas pour rien qu'il était en danse....Mais il aimait cela. Sans trop savoir pourquoi, il aimait beaucoup apprendre à utiliser une voix pas forcément originale. La professeur était aussi l'une de ses préférées. Bien qu'elle soit dure et exigeante, elle lui avait permis de trouver sa voie dans cette discipline. A savoir le rap. Le rap était devenu une véritable passion pour lui et elle l'avait un peu « pris sous son aile », lisant ses paroles et lui faisant faire des exercices de respiration plus poussés pour pouvoir soutenir toute une chanson en rappant.
Mais en général, elle ne lui imposait pas trop de se produire devant toute la classe, tout d'abord parce que le jeune homme était quelqu'un de très perfectionniste, et parce qu'elle avait bien compris qu'il n'était pas quelqu'un d’à l'aise avec ses camarades de chant. Jusqu'a maintenant en tout cas, depuis qu'Aiba était entré dans sa vie.

Le cours commença avec une série d'échauffements qu'il fit, tant bien que mal, entre deux rires étouffés, par ce que le spectacle de Aiba Masaki s'agitant allègrement sur sa chaise, et discutant presque tout haut était quelque chose. Il ne pouvait s’empêcher de le trouver horriblement mignon. Alors que si ca avait été quelqu'un d'autre, il aurait été le premier à lui lancer un regard noir.
Malheureusement, la professeure ne cessait de s’arrêter pendant un moment pour lancer un regard à son compagnon, et Sakurai eut beau donner quelques petits coups de coude à son ami, celui ci ne réagit pas et bientôt la sentence tomba.
-Aiba Masaki, venez ici.
Sakurai eut un sourire amusé mal contrôlé quand il vit le jeune homme se diriger en sautillant vers leur professeur, l'air pas inquiet du tout de ce qui allait se passer pour lui.
-Chantez nous donc quelque chose, choisissez une chanson.

Au lieu de l’embêter, le jeune homme fut largement ravi de cette « punition » qui n'en était pas tellement une. Sho était très curieux de voir comment Aiba se débrouillait en chant, mais quelque chose lui disait qu'il ne le décevrait pas.
La chanson ne le surprit pas, il savait bien que le jeune homme vouait un vrai culte à leurs aînés, les SMAP, et il choisit l'une de leurs chansons les plus joyeuses.
Sho l'encouragea silencieusement, lui jetant un sourire quand il regarda vers lui...Avant d'air totalement happé par sa contemplation.
Son cœur se mit à battre comme celui d'une groupie qui voyait son idole à quelques mètres d'elle seulement, en particulier parce qu'Aiba ne le quittait pas une seconde des yeux en chantant et en dansant. Sa voix était une vraie merveille, et contrairement à la sienne, elle avait quelque chose. Un petit timbre cassé mais plus aigu qu'on aurait put le penser, qui, utilisé parfaitement comme il le faisait, donnait quelque chose de vraiment spécial. Et puis sa façon de danser...Comment expliquer correctement ? Il avait souvent eut envie de passer à sa salle de danse pendant ses deux jours. Il avait été réellement curieux de savoir comment le jeune homme pouvait bien se débrouiller. Et il n'était pas déçu, loin de la. Il était même totalement bluffé. Il se mouvait comme un poisson dans l'eau.
Rouge pivoine et la bouche entrouverte comme un poisson rouge, justement, il ne cligna les yeux que lorsque se fut terminé, essayant de se remettre des clins d'oeuil malicieux que le jeune homme lui avait envoyé.

Il vient s'asseoir près de lui, et Sho lui sourit chaleureusement, regardant autour de lui les regards contrariés des autres élèves qui n'appréciaient pas qu'une personne sensée être punie s'en sortait finalement aussi bien. Mais ils n'osèrent pas râler ouvertement, de peur de devoir s'y mettre, eux aussi.
-Tu leur en a bouché un coin ! Fit il, non sans une pointe de fierté dans sa voix.
Ils passèrent le reste du cours plutôt au calme, à faire les différents exercices demandé par la femme. Au bout de deux heures particulièrement agréables, il dut à contre cœur se préparer pour aller à son prochain cours.
Mais avant d'y aller, il voulait ne pas manquer sa chance, et allait demander au jeune homme si il était sur de vouloir passer la soirée avec lui.
-Aib...Mais avant qu'il n'aie le temps de commencer même sa phrase, le plus jeune le devança rapidement.

« Pour ce soir, on dit 18h, okay ? »
-euh...oui ok !
Fit il avec un sourire un peu maladroit mais adorable...Attendez, depuis quand on pouvait le qualifer d'adorable ?? « aah ! Et tu ne ramènes rien, okay ? Je m'occupe de tout » Il sentit son cœur faire un tel bon qu'il n'insista pas une seconde. Loin de lui l'envie de le facher, meme si il n'était pas sur que ce soit possible. « j'ai vraiment hâte d'être à ce soir ! »
-M...Moi aussi ! Il lui fit un signe de la main tandis que le jeune homme sortait de la salle.
Espérant que personne n'avait vu la rougeur de ses joues, il s'éclipsa très rapidement, et courut raconter cela à Ohno, qui l'encouragea à aller s'amuser avec Aiba, mais tout en lui faisant bien promettre de lui faire rencontrer. Quand à Jun, il ne fit pas de commentaire, bien qu'il voyait bien qu'il n'aimait pas ca.
Mais lui promettre de les amener au restaurant le lendemain suffit à redonner le sourire au jeune homme...un peu.

Quand le jeune homme rentra à l'appartement, il fit rapidement un sac. Malgré le fait qu'il n'aimait pas trop cela, le jeune homme obéit à son ami et n’amena rien. A part son pyjama et une brosse à dent, puisqu'il était censé dormir la bas. Il quitta la maison vers 19h, et passa rapidement à son magasin de sucreries préférées. Bien qu'il n'apportait rien pour la soirée, Sho avait tout prévu.
-J'aimerais une poignée de chaque, s'il vous plait.
Son petit cadeau pour son ami était formée d'un petit paquet doré. A l'intérieur, une variété très impressionnante de chocolats y étaient glissées, en forme de souris, de baleines, de fleurs, de dragons un peu farfelu, le tout le rendait heureux. Il espérait que ca plairait à Aiba.
-Merci !
Il se dépêcha d'aller se glisser dans sa voiture, parce qu'il commençait à se faire taire et démarra. Il revint sur l'école, et gara sa voiture sur le parking de la résidence de son jeune ami.
Puis il monta les escaliers quatre à quatre et arriva devant l'appartement d'Aiba, oubliant totalement qu'il avait un camarade. Ou en tout cas, il espérait ne pas le voir.

Malheureusement, ce ne fut pas Aiba qui lui ouvrit, mais bien Nino, qui, le fixant d'un air méfiant, et parfaitement hautain, le regarda de haut en bas.
-Qu'est ce que tu fous la ?
-Tu permets, je suis là pour Aiba.
Nino haussa les épaules et prit son propre sac et le dépassa, juste après avoir appelé son colocataire comme un chien. Ce qui lui donna très envie de lui dévisser la tête. Mais il se retint.
-Aibaaaaaaa ! Y'a ton petit copain !
Et il dévala les escaliers, le laissant enfin seul avec le jeune homme qui venait déjà à sa rencontre, tout heureux et à croquer dans son ensemble. Sho lui sourit, instantanément de bonne humeur.
-Je suis la. Dit il en lui embrassant le front. Ou est ce que je peux mettre mes affaires ? Il alla s'installer dans la chambre de Aiba, mais sortit bien son petit cadeau du sac. Une fois fait, il rejoignit tranquillement son ami dans le salon.
-Alors, qu'est ce que tu as prévu...Attends, ne me réponds pas tout de suite, d'abord j'ai quelque chose pour toi.
Il sortit le petit paquet doré de derrière son dos et le lui tendit, se mordant la lèvre pour cacher son anxiété.
-Vas y, ouvre le.

Sakurai angoissait. Il ne savait pas pourquoi exactement mais l'idée d’être seul pendant tout une soirée dans l'appartement de son ami l'angoissait. Il avait peur de faire une bêtise...Qu'Aiba se rende compte des sentiments mitigés qu'il avait pour lui et qu'il prenne peur, voire qu'il le rejette...Il savait bien que c'était peu probable, venant de lui...n’empêche qu'il ne voulait pas voir quelque chose comme de la pitié dans ses yeux.
Bref, il fallait qu'il se contrôle, tout simplement. Et qu'il essaie de penser à autre chose qu'aux étranges soubresauts de son cœur en sa présence. Juste qu'il ferme les yeux...Qu'il se vide de toute autre pensée que celle d'amitié pure et simple.
N’empêche qu'il ne put tout de même pas s’empêcher de passer par sa confiserie préférée pour lui acheter des chocolats...Avec l'appréhension que ca ne lui plaise pas...Après tout il ne pouvait pas avoir la prétention de l'avoir assez cerné pour le savoir à cent pour cent...Mais il était tellement doux et enfantin que ca l'aurait vraiment étonné qu'il n'aime pas.
Alors il prit quand même le paquet avec l'impression d’être un adolescent allant à son premier rendez vous, puis se rendit chez Aiba.

Il aurait du plus ou moins se douter que Nino serait là quand il arriverait...Bien qu'il détestait son colocataire, il imaginait qu'il ne devait sûrement pas passer toute la journée et toute la soirée dehors...
N’empêche que le voir ici lui donnait encore des urticaires. Il ne savait que trop bien la facon dont il traitait Aiba...Qui était aussi bien trop gentil avec lui...
Il avait du mal à croire que ce Ninomiya avait un besoin caché d'affection. Il était vraiment pas appréciable, pourtant...Alors qu'il avait la chance d'avoir le meilleur coloc' au monde...
En tout cas, son mépris était toujours aussi réciproque, parce qu'a l'instant ou il apparut sur le seuil, il le regardait comme si il était une espèce de patate pourrie géante.
« hééééééééééé ?? »
Le jeune homme rougit lui aussi. Parce qu'il s'était rendu compte que cette appellation ne le révulsait pas, bien au contraire. Ca lui plaisait...Il fallait ABSOLUMENT qu'il se sorte ca de sa tete et vite.
Quand il vit Aiba débarquer du coté de Nino, il ne put s'empecher de sourire. Lui qui n'avait jamais été si loquace ni très souriant (sourire étant apparemment l'une des nombreuses façons de se montrer vulnérable dans la famille Sakurai), l'était très facilement avec l'éternel souriant qu'était Aiba. Comme si sa bonne humeur était contagieuse, à la manière d'un soleil qui nous réchauffe.
Il ne put s’empêcher non plus de l'embrasser sur le front comme si c'était la chose la plus normale au monde, bien qu'après il rougit sérieusement en se rendant compte que son geste n'était pas ce qu'il y avait de plus neutre ou de plus discret. Mais soit, il ne fallait pas qu'il montre qu'il était très déstabilisé.
Il fit comme si de rien n'était, et posa son sac sur le lit ou ils avaient déjà dormis ensemble...N'empeche, ce n'était pas normal, de dormir ensemble dès le premier soir pas vrai ? Ils ne se connaissaient meme pas depuis quelques jours.
Mais bizarrement, il se demandait si ils redormiraient ici ce soir. Certes, il irait de lui meme sur le canapé, mais il n'était pas sur de pouvoir refuser si son ami le lui proposait...
Il fallait encore qu'il lui propose ! Alors, pas besoin d'y penser maintenant.

Il se donna quelques gifles pour faire bonne mesure, puis attrapa son petit cadeau dans son sac.
Il se sentait un peu idiot de lui offrir un paquet de chocolat bon marché quand il avait put offrir bien plus à des amis qui n'en valaient pas le coup.
Mais bien sur, Aiba semblait tout aussi excité qu'un petit bonhomme de 5 ans. Il ne put s’empêcher de sourire largement en se prenant au jeu lui aussi. Il cacha le petit paquet derrière son dos d'une main et de l'autre, posa son doigt sur son front pour le pousser légèrement et affectueusement.
-Ne triche pas, wakatta ?
Il sortit le sac de derrière lui et lui tendit, en essayant d'avoir l'air fier. Ce qui ne fut pas difficile vu l'expression du plus jeune. Il avait l'air aussi heureux qu'un enfant à Noël, et c'était encore peu dire.
« Merci beaucoup Sho-chan, vraiment ! » Le jeune homme eut un sourire amusé et le laissa prendre le petit paquet, qu'il traitait comme si il avait plus de valeur qu'une montre en or. « Tu n'aurais pas du »
-Bien sur que si...j'aime te faire plaisir...Et cette confiserie est la meilleure de la ville. Ouvres le.
Il le vit non sans avec un petit sourire amusé découvrir les petites confiseries à tous les parfums dans le paquet, de toutes les formes et toutes les couleurs. Il avait comme l'impression qu'il avait trouvé le trésor le plus magnifique au monde...Comme avec la fete foraine. Il s'émerveillait de choses tellement simple ! Il n'avait encore jamais vu ca de toute sa vie. Pour ses amis ou sa famille d'avant, la meilleure qualité était toujours le préférable. Voila pourquoi, quand le jeune homme ramenait des chats qui n'étaient pas de races, parce qu'il les avaient vus mourir de froid dans la neige, ils refusaient de les receuillir. Mais quand il avait eut dix ans, ils lui avaient acheté un vieux lévrier très méchant qui le mordait à chaque fois qu'il voulait jouer avec lui...
Voila le genre de paradoxe qui faisait qu'il détestait revenir dans sa famille, maintenant...Ce n'était pas son monde.
Son monde..C'était Aiba Masaki...Enfin, avec Jun, Ohno, et l'école. Tout ca c'était vraiment lui. Il se sentait lui même ici. Bien que la situation était étrange, il fallait bien l'avouer.
Plongé dans ses pensées, le jeune homme n'avait pas entendu Aiba s'extasier sur les confiseries, jusqu'à ce qu'il le voie soudainement avec plein de chocolat sur les lèvres et un sourire qui le faisait encore plus fondre que toutes les douceurs du monde. Il rougit terriblement, et en plus il lui tendait un chocolat en forme de cœur, qui faillit lui faire faire une vraie syncope.
« tiens Sho-chan ! Toi aussi tu dois goûter ! Tu vas voir, c'est trooop bon !!! »
-Merci Aiba-chan.
Il gouta la confiserie, et bien qu'il connaissait déjà un peu son goût bizarrement le chocolat lui explosa littéralement dans la bouche faisant comme si un feu d'artifice s'était glissé dans sa tete.
Un peu comme quand il avait accidentellement été embrassé par Aiba la dernière fois...Oui ca devait etre à peu près ce goût qu'il avait ressenti. Les fruits et le chocolat liés.

-Ils sont délicieux... !

Mais Aiba l'avait à peine entendu, bien sur. Il était bien trop occupé à sortir toutes les sucreries et les choses délicieuses qu'il avait préparé. C'était un festin de roi, sans éxagérer. Il le regarda avec surprise, et se précipita vers lui pour l'aider à tout porter jusqu'à la table avant que cela ne s'écrase sur le sol.
-Tu n'aurais pas du...C'est trop ! Il éclata subitement d'un rire amusé. On va arriver à manger tout ca à deux ?
Il laissa tomber toutes les friandises avec un soupir de soulagement puis alla se ficher dans le canapé, si confortable qu'il lui donnait la sensation qu'il pourrait s'endormir dessus en quelques secondes seulement. Mais la compagnie d'Aiba était bien plus intéressante donc, elle le tint très bien éveillé.
« Dooonc pour ce soir. J'ai fais une liste de films qu'on pourrait voir. Alors il y a l'âge de glace, Shrek, lilo et stitch » Sho ne pouvait s'empecher de s'émerveiller, parce qu'il n'avait jamais vu aucun de ces films. Il ne se souvenait pas avoir regardé un seul Walt Disney. Alors l'amusement était d'autant plus réel quand il n'arrivait pas à se visualiser à quoi est ce le dessin animé pourrait ressembler.
-Lilo...et Stitch ? Qu'est ce que c'est que ca ? Shrek ? Ils ont de droles de noms.
Bizarrement, Sho s'amusait d'un rien sans avoir l'air de penser une seule seconde à savoir si il avait l'air ridicule ou non. « maiiis j'ai aussi pensé à des films romantiques. Il y en a deux que j'aime beaucoup. Un amour à New York et Roméo + Juliet. Et puis il y a également Harry potter à l'école des sorciers ainsi que le deuxième qui est sorti récemment au cinéma ! Doonc je l'ai ai tous mis là et on va les regarder comme on veut. Seulement si tu n'aimes pas un film et que tu ne veux pas le regarder, on changera, ne ? » Sho se sentit faiblir devant son clin d'oeuil. Comment quelqu'un pouvait etre aussi adorable sans meme s'en rendre compte exactement ??
-J'adore tout, Aiba, c'est merveilleux ! Lui lanca t'il en lui glissant un bonbon dans la bouche pour faire taire d'éventuelles protestations. « ensuite comme tu as pu le constater, il y a pleiiins de bonbons, de gâteaux et de boissons divers. Je te conseille les schtroumpfs, les sucettes en coeur, les fraises, les dragibus, les marchmallow avec du nutella ou de la confiture de cerise, les petits beurres, les gâteaux fourrés et puis bien sûr les merveilleux chocolats que tu m'as offert. »
Le plus vieux éclata de rire devant l'énumération pharaoniques de bonbons de toutes sortes...C'était impressionnant, et il doutait qu'il puisse sortir de la sans avoir des caries, mais honnetement, il s'en fichait bien...Il pensait toujours trop. Autant laisser les choses venir comme elles sont et faire ce qui lui plaisait.
Seulement, le plus jeune n'avait pas encore terminé de le surprendre parce qu'il bondit à nouveau, manquant de le faire tomber du siège tant il était surpris.
Il le fit, hébété, aller dans sa chambre et revenir avec l'énorme peluche de panda, Sakuraiba, que le plus vieux avait offert au plus jeune lors de leur première sortie.
Sans s'en rendre compte, il rougit jusqu'aux oreilles.
-Tu l'as encore !
Ca lui semblait tellement exceptionnel ! Il caressa les oreilles du panda comme si il avait vraiment été un animal de compagnie.
« je n'ai pas envie que Sakuraiba rate cette soirée !

Et heureusement qu'il ne l'avait pas raté, car les quelques heures qui suivirent furent des plus agréables possibles. Les dessins animés étaient comme il les avaient imaginé, adorables et pleins de couleurs, meme si il se demanda ce qu'il y avait de mignon dans une espèce de bonhomme tout vert qui pétait et qui rotait abondamment.
Ils rirent énormément et mangèrent tout autant. Leur appétit ne semblant pas diminuer en ces quelques heures.
Il était près de minuit quand ils changèrent de style de film. Pour un film d'amour...Il devait avouer que regarder cela avec Aiba, aussi proches l'un de l'autre, tard le soir, le mettait dans tous ses états.
« dis Sho-chan...tu crois au destin, toi ? »
Sho lui rendit son regard, décontenancé. C'était une drole de question qu'il lui posait la...Il devait avouer qu'il avait du mal à imaginer quoi répondre. Le destin ? Le destin...Est ce que c'était le destin qu'ils se soient rencontrés tous les deux ? Bizarrement il avait dans l'idée que oui. Que même si en apparence ils n'avaient rien à faire l'un avec l'autre, quelque chose les avaient poussé à se réunir...Quoi ? Comment ? Il ne savait pas mais le jeune homme ne pouvait que remercier quoi que ce soit qui les auraient fait se rencontrer.
-Ca dépend...Je veux dire...Je pense qu'on décide nous même de ce que l'on fait et de ce que l'on est....Mais j'aime bien l'idée que quelque chose peut réunir des âmes qui ne demandent qu'a se rencontrer et qu'a s'aimer, alors que quelques obstacles les en empêche. Tu ne crois pas que ce serait merveilleux si tout le monde pouvait rencontrer son âme sœur ?
Et toi, qu'est ce que tu en penses ?
Avant qu'il n'aie le temps de s'en rendre compte, tant ils discutaient, le film d'amour fut terminé lui aussi. Sho fit chauffer des pizzas et servit deux grand verres de cola alors que son compagnon s'occupait de mettre Harry Potter.
Le jeune homme ne put s’empêcher de s'émerveiller devant l'imaginaire de ce film, qui était grandiose. Jusqu'ici, il n'aurait jamais pu imaginer un vrai monde des sorciers.
-J'adorerais pouvoir voler aussi librement et facilement, murmurait le jeune homme, sans s'en rendre compte, rêveur. Tu as froid ? Demanda t'il au jeune homme. Sans attendre il l'envellopa dans un des plaids et entoura ses épaules de son bras. Mais il était bien trop épuisé pour se rendre compte de quoi que ce soit.

Au milieu du deuxième volet de la saga, il s'endormit, la joue reposant doucement sur la tempe d'Aiba. Il dormait comme un bébé.

La tete que tirait Aiba en buvant ses paroles était à la fois si comique et si adorable qu'il ne savait comment réagir. En fait, ce n'était pas vraiment dans son caractère de raisonner sur des choses aussi abstraites avec quelqu'un. Il se contentait réellement du strict minimum dans ses paroles, ne trouvant pas l'interet de s'étendre sur ses sentiments.
En plus, montrer ses sentiments aux autres, et bien il savait que ce n'était jamais une bonne idée...On pourrait s'en servir, pour vous faire du mal.
Mais comme il lui avait montré plus d'une fois Aiba était bien différent, et il avait l'impression que tout ce qu'il disait était de première importance.
Après avoir parlé, et vu qu'il était très gêné de le voir aussi prêt de lui (pas que ça le dérange, mais il avait une irrésistible envie de l'embrasser de son plein gré juste pour voir ce que cela faisait. Si ce serait aussi bouleversant, ou si alors ca ne lui faisait rien.).
Alors pour essayer de se changer les idées, il demanda au plus jeune de répondre à sa propre question à savoir, est ce que le destin existait ?

« je pense que le destin existe. J'aime les coïncidences qui se révèlent devenir des choses importantes. Des personnes qui se retrouvent dans la même classe et qui deviennent amis, des personnes qui se parlent pas hasard et qui deviennent amis. » Le jeune homme sut rapidement que son compagnon était entrain de parler d'eux et il sourit en le voyant serrer Sakuraiba contre lui...Bien qu'il se sentait un peu jaloux de ne pas etre une peluche en ce moment. « Par exemple, nous, si je ne t'avais jamais remarqué à l'école, jamais je ne serai venu te voir. Et si tu avais refusé que je te parle au Nightclub, jamais tu serais chez moi ce soir. C'est beau je trouve !...la vie ! »
-La vie...Il éclata doucement de rire. Je suis heureux que tu aies décidé de venir me voir ce soir là. En fait, si le Destin existe, je le remercie mille fois de t'avoir mis devant moi.
Se rendant compte qu'il était entrain de dire des trucs qui auraient mit la puce à l'oreille de n'importe qui sur ses sentiments, il se tut en rougissant, reportant à nouveau son regard sur la télévision, jusqu'à ce que son compagnon lui pose une autre question. Ca dura presque deux heures, et parler avec Aiba si longuement passa trop vite. Il se dit qu'il aurait bien fait ca toute la nuit, si il avait été plus courageux.
En fait, pas seulement toute la nuit. Mais tous les jours de sa vie. Passer son temps comme cela jusqu'à ce qu'il soit vieux et fripé ne le dérangerait pas le moins du monde.

Peut etre qu'il aurait dut le dire à Aiba. Qu'il aurait dut le prévenir, pour lui donner l'occasion de le repousser, de lui dire qu'il était un imbécile d'avoir ce genre d'espoirs. Et pourtant il ne pouvait tout simplement pas s'y résoudre. Sa présence était devenue une drogue. Sa pensée était une devenue une drogue.
Et une fleur privée de soleil, qu'est ce qu'il peut bien lui arriver ? Elle fane.
Il soupira en glissant une pizza hors du four, en évitant un maximum de se bruler, bien qu'un petit jappement de douleur lui échappa légèrement quand il posa le plat sur la table. Il coupa avec application toutes les parts de pizzas, puis les ammena sur la table.
Il arrêta le jeune homme avant qu'il n'en prenne une.
-Fais attention, c'est chaud.
Il prit un morceau de sopalin, et y déposa la part, avant de souffler légèrement dessus et la lui tendre avec un sourire amusé, se sentant comme si il était entrain de donner à manger à son petit cousin, l'adorable bébé que ses parents lui confiaient parfois.

Par la suite, Sho se tourna vers Harry Potter. Il essaya de se concentrer sur les sorts étranges, et les balais volants.
Un peu perdu avec toutes ces appellations particulièrement abracabrantesques, mais fasciné par tous ces paysages grandioses et les scènes de vol, il se surpris à penser que ca devait sûrement être cela d’être libre.
Pouvoir sentir le vent dans nos cheveux, pouvoir lâcher un grand rire de soulagement en filant à grande vitesse comme dans le grand huit, la dernière fois. Bon, pour le faire, il fallait encore qu'il arrive à combattre sa phobie du vide et alors il pourrait peut etre imaginer pouvoir voler. Il sourit doucement en apercevant le regard tendre du plus jeune, sentant son cœur s'affoler dans sa poitrine.
Le jeune homme lui demanda alors si il avait froid, parce qu'il le sentit frissonner plusieurs fois contre son épaule. Alors il n'hésita pas une seconde, et vint le couvrir d'un plaid en le prenant dans ses bras, ignorant ses émotions quand Aiba posa sa tete dans le creu de son épaule, le remerciant d'un regard.
« Sho-chan est vraiment une personne attentionnée ! Merci beaucoup ! »
-Ce n'est rien.
Il resserra un peu sa prise, histoire qu'il soit plus confortable, et revint à la contemplation d'Harry Potter, sirotant un verre de Coca Cola.

Au bout d'une demie heure, il se sentit légèrement faiblir. Il posa son verre sur la table et commença légèrement à dodeliner de la tête, épuisé. Les paroles du film commençaient à devenir totalement incohérente, et inconsciemment, son corps pencha légèrement vers Aiba, cherchant sûrement de la chaleur, lui aussi.
Finalement, il ferma doucement les yeux, pour ne pas les rouvrir. Comme il s'y était attendu, aucune chance qu'il fasse des mauvais rêves. Bien que ceux ci furent particulièrement troublant, il fallait l'avouer. Il s'agissait beaucoup de reves qu'il avait eut eveillé. Le sourire joyeux de son compagnon, le baiser qu'ils avaient échangé deux jours auparavant, tout cela revenait très souvent. Des paroles aussi, chuchotées, comme venant d'un monde.
« dis Sho-chan...tu as ressenti un truc toi aussi la dernière fois ? » C'était la voix d'Aiba, il l'entendait à peine. Et il faillit lui demander de se rapprocher pour qu'il puisse l'entendre plus clairement. « je me demande vraiment ce que c'était...il y a quelque chose que je sens à chaque fois que je te touche à peine... »
Un léger effleurement qui le fit tressaillir, et il repartit dans un sommeil profond.

(…)

Un Samedi Matin comme les autres, ou presque. La rumeur des voitures était plus tranquille et étouffée. Il faisait chaud, les gens profitaient du temps iddylique pour aller au travail en vélo. Les autres profitaient de leur week end pour faire la grasse matinée et récupérer d'une soirée arrosée.
Le jeune homme s'était attendu à se réveiller, allongé sur le ventre, seul, dans son grand lit, mais au lieu de cela, le réveil fut plus doux, et beaucoup moins banal.
Il fronça légèrement les sourcils, réveillé par de très légers gémissements, et quelqu'un qui gigotait un peu contre lui pour prendre une position plus confortable.
Instinctivement, il bougea lui aussi, mais se rendit alors compte que sa main était emprisonnée par une autre.

Il sursauta, effarouché par ce contact, mais quand il se rendit compte de quelle position ou ils étaient, il s’arrêta brusquement.
Il se pencha précautionneusement sur Aiba, qui dormait comme un bébé inoffensif contre lui.
Quelle merveilleuse image de bon matin ! Son cœur s'en trouva illuminé de bonheur, mais aussi de doute, d'un doute encore latent. Mais qu'est ce qu'il lui arrivait ? Ce n'était tout simplement pas normal.
Il caressa légèrement la joue du bel endormi et soupira. Il serait bien resté à le contempler, mais ça aurait eut l'air sérieusement étrange.
Alors très doucement, il souleva Aiba dans ses bras, se leva et le redéposa allongé sur le sofa. Heureusement, il avait le sommeil lourd et il bougea à peine quand il le couvrit à nouveau du plaid.

Il se dirigea alors vers la cuisine et inspecta les placards pour préparer quelque chose à manger pour le plus jeune. Ca lui prit plus de temps que prévu car il ne connaissait pas du tout les placards et leur contenu, mais il finit par prendre de quoi faire un bon porridge.
Faisant cuire le riz et les ingrédients dans la casserole, il revint un moment au salon, s'asseoir près du jeune homme qui récupérait le sommeil de la veille.
Puis il alla dans la chambre pour appeler ses amis. Jun fut comme toujours un peu grognon. Mais il comprenait assez bien pourquoi. Ohno lui recommanda simplement d'etre prudent sur la route du retour, après lui avoir demandé si tout c'était bien passé.
-Oh...Oh-chan ?
-Hum ? Nani ?
-Je crois que je ne vais pas arriver plus longtemps...a cacher tout ca. Tu sais, c'est vraiment dur... Je suis bizarre, je dois etre malade.
Il y eut un rire à l'autre bout du fil, et Sho fronca les sourcils en faisant la moue, vexé.
-Mon cher Sho, tu es amoureux. Tu n'es pas malade.
-Mais...mais je ne le connais qu'a peine...
-Je te l'ai déjà dit Sho-Chan, y'a des trucs qui se controlent pas.

C'est très contrarié et partagé que le jeune homme raccrocha finalement. Il resta un moment assis sur le lit en regardant ses mains, puis porta ses doigts à ses lèvres. Comme si il pouvait encore sentir celle du plus jeune sur les siennes, le rendant encore plus affolé par la profondeur des événements.
La soirée de la veille ne l'avait sevré en rien. Il avait besoin de plus. Beaucoup plus. Beaucoup trop. Il avait envie que Aiba l'aime. Il avait envie d'etre aimé par un ange, mais il savait qu'il n'en avait pas le droit...Il était totalement intouchable....
Au meme moment alors, une présence se fit entendre vers la porte. Il sursauta un peu, s'attendant à y voir Nino, ou quelque chose comme ca. Mais en fait, il s'agissait de l'objet de ses pensées, qui se frottait les yeux, encore un peu endormi.

Il devait avoir l'air préoccupé, ou alors Aiba commençait à le connaître trop bien, parce qu'il lui demanda immédiatement si il allait bien.

« Ohayo Sho-chan ! Tu as bien dormi ? »
Il ne fit qu'hocher la tete, silencieux. Et parce que le plus jeune vint s'asseoir près de lui, il frissonna, légèrement. Hésitant une seconde entre se rapprocher pour le prendre dans ses bras, ou alors se mettre à l'autre bout du lit pour éviter de craquer.
Finalement, il ne bougea pas.
« tout va bien ? »
-Je...Aiba. Aiba...Je...
Il se tourna sérieusement vers lui et avant qu'il ne puisse se gifler intérieurement pour cela, il avait prit son visage dans ses mains et l'avait attiré à lui, pressant doucement ses lèvres sur les siennes, très doucement. Il ne voulait pas le blesser et il voulait pouvoir se reculer si jamais le jeune homme avait l'idée de le gifler.
Mais il était trop pétrifié de surprise, évidemment.

Sho ferma quelques secondes les yeux, sans se faire pressant, ni quoi que ce soit, juste assez pour faire comprendre son désarroi à son compagnon, lui demander pourquoi, et surtout savoir si lui aussi avait ce genre de problème. Si son cœur battait à la chamade à chaque fois qu'ils se frôlaient, si à l'instant ou leurs lèvres s'étaient touchées pour un véritable baiser, il avait ressenti une vraie explosion, en lui.

Se rendant compte soudainement de ce qu'il était entrain de faire, il sursauta, et se recula, choqué par son propre comportement.
-Oh mon dieu...Pardon.
Si la il n'avait pas ruiné toutes ses chances de le revoir lui sourire un jour ! Affolé et titubant, il finit par se lever, et par attraper ses affaires. Il se félicita d'avoir presque tout emporté et s'etre habillé, car il ne pouvait pas supporter de voir un regard plein de reproches ou pire plein de pitié dans les yeux de son ami.
-Je m'en vais...
Il ne voulait pas et pourtant il se dirigea vers la sortie, persuadé que de toute facon, il serait jeté dehors quelques secondes plus tard.

Oh il faut dire que Sho avait tout particulièrement bien dormi lui aussi. Alors qu'il n'avait jamais été du genre à dormir dans ce genre de position, encore moins en enlacant quelqu'un d'autre que son nounours. Ses conquêtes ? Il les mettaient toutes dehors avant de s'endormir. Ce n'était pas qu'il était un goujat, mais c'était un principe. Il ne voulait pas qu'elles se fassent des idées alors qu'il ne pouvait rien leur offrir. Il soupira en se frottant les yeux, un peu courbaturé mais au moins reposé, et se rendit alors compte qu'une main emprisonnait la sienne, la rendant plus chaude encore que d'habitude, et qu'une tête était posée sur son torse.
Si il y avait bien un moment ou Aiba était adorable, bien qu'il le soit tout le temps, c'est quand il dormait. Ses joues se gonflaient comme sous la frustration, ses traits étaient totalement détendu et il faisait des petits bruits tellement adorables qu'il avait l'impression que c'était un chaton. Un adorable petit chaton.
Charmé par cette scène, il passa un long moment à le regarder, et toucha meme doucement ses cheveux, s'attendant à une réaction de sa part, et retira sa main en rougissant. Non, il n'avait pas le droit de faire ca. C'était trop dangereux.

Il soupira et se leva pour coucher confortablement le jeune homme sur le canapé et se dirigea vers la cuisine, posant sa main contre sa joue, comme si il pouvait imaginer que c'était celle de son compagnon. Puis se reprit à nouveau pour aller cuisiner quelque chose qui pourrait les aider à digérer ce qu'ils avaient mangé la veille, qui mine de rien, étaient le genre de choses qui restaient drôlement sur l'estomac. Il n'avait jamais été très bon cuisinier mais son majordome, un homme adorable qu'il regrettait d'avoir laissé au service de ses parents, lui avait un jour appris à faire du porridge, lui disant que c'était la seule chose qui saurait le réconforter, faire disparaître les mauvais sentiments, la douleur, la nostalgie quand tout le reste n'aurait pas marché. Que c'était le genre de truc qui pouvait rendre heureux n'importe qui. Il se demandait si ça pourrait faire en sorte qu'il se sente complet même quand ses sentiments pour Aiba l’empêchaient de profiter totalement du bonheur qu'il lui apportait rien qu'en étant à ses cotés.

Il continua de remuer pensivement la préparation avant d'aller prendre une douche et s'habiller, toujours aussi préoccupé. « tu as ressenti un truc toi aussi la dernière fois ? » Il avait envie de crier que lui aussi, il avait ressenti quelque chose. Quelque chose de plus puissant que tout ce qui avait pu lui arriver dans sa vie. Il ne se sentait pas le courage de vivre sans lui maintenant. Il était devenu tout simplement accroc. Et il se sentait comme un fou. Un fou à lier parce que normalement ou ne tombait pas sous le charme de quelqu'un en deux jours. Ou alors, c'était seulement dans les films que cela se passait et nulle part ailleurs.
Dans les films sur le destin que lui avait montré Aiba...
Il s'assit sur le lit, jouant avec ses mains et essayant de déterminer ce qu'il serait le mieux. Arreter de voir la personne qui comptait le plus dans sa vie à cet instant pour le bien ce celle ci ? Ou rester et risquer de craquer, un jour ou l'autre ?

Il était perdu dans des pensées à la fois plaisante et douloureuses quand son ami fit sentir sa présence. Il sursauta un peu, ne l'ayant pas vu arriver, mais le laissa s'approcher, le trouvant tellement adorable à peine réveillé qu'il avait envie de le serrer dans ses bras.
Quand Aiba lui demanda si il avait bien dormi, c'est à peine si il comprit la question, tant son cœur battait fort sous la force de l'adrénaline.
Et avant qu'il n'aie eut le temps de se lever et de courir dans le salon pour se calmer, il prenait le visage d'ange de son compagnon dans ses mains et l'attirait à lui pour l'embrasser.
Le tout était bien différent de tous les baisers qu'il avait pu échanger jusqu'à maintenant. Il y avait eu le baiser passionné,le baiser langoureux, le petit baiser juste au coup des lèvres, et puis celui ci, qui était pourtant bien plus intense que tous les autres.
En une simple pression sur ses lèvres, il avait l'impression qu'un morceau de soleil était entré en lui et lui réchauffait le cœur, le ventre, les oreilles, les bras, les mains. C'était le printemps en lui. Et quand il se sépara de lui, l'hiver. Tout son etre lui criant de revenir vers lui et de le reprendre à nouveau dans ses bras. Et pourtant son esprit lui disait qu'il allait avoir peur, qu'il fallait qu'il arrête. Il recula, laissant un Aiba figé sur place sur son lit. Il avait la sensation de l'avoir souillé. C'était bizarre. Comme on souillait ces magnifiques feuilles de calligraphies en faisant une faute. Il le vivait mal. Très mal. Ca le poussa alors à fuir. Il attrapa fébrilement son sac et se dirigea à grand pas vers la porte, sans se retourner, parce qu'il savait que sinon, sa volonté allait flancher.


« ATTENDS !!!! NE PARS PAS !!! RESTE !! » Sho sursauta, ne s'attendant pas à une telle réaction et se figea, fixant son regard sur le lino, frissonnant quand le jeune homme s'approcha de lui. Il n'osait pas le regarder. « pourquoi tu veux partir ? Qu'est ce qu'il se passe ? »
-Je...Aiba...
Gémit t'il, le regardant étrangement. Comment pouvait t'il prendre tellement à la légère ce qu'il venait de se passer ? Il lui avait volé un baiser ! Peut etre meme son premier baiser...Il aurait dut le détester ou au moins lui demander des explications, mais non, il lui souriait, de son sourire naturel et magnifique. « en plus tu as préparé quelque chose qui sent super bon ! Et j'aimerai le manger avec toi ! Donc ne pars pas ! » Le jeune homme regarda sa manche. Avait t'il encore le droit de rester avec ce qu'il venait de faire ? « ne Sho-chan...s'il te plait...ne pars pas...»

Il le vit se retourner vers la cuisine, alors il sut qu'il n'arriverait pas à partir. Donc il posa son sac sur le sol et alla s'asseoir à la table, posant sa tete dans ses mains, désespéré. Qu'est ce qu'il allait faire maintenant ? Il ne pouvait plus nier ses sentiments pour le jeune homme. C'était tout simplement impossible.
Mais comment pouvait t'il composer avec ? La meilleure idée lui semblait de lui expliquer ce qu'il se passait et le laisser choisir ce qu'il désirait. Mais ne lui infligerait t'il pas une pression énorme ? Aaaah il ne savait plus quoi faire. C'était tellement douloureux et frustrant !
Et Aiba n'était pas très bon acteur. Il savait bien qu'il était préoccupé, bien qu'il faisait de son mieux pour prétendre le contraire en lui offrant un bon sourire quand il revint avec deux bols de porridges qui était étrangement magnifiquement réussi.

« wouaaaa ça a l'air vraiment trop bon !! merci d'avoir préparé ça Sho-chan !
-Hum...De rien. Ne te brûles pas.
C'était sorti tout seul. Il se mordit légèrement la lèvre et baissa les yeux vers son bol pour touiller la mixture très parfumée. Elle relâcha de la vapeur et il se félicita d'avoir prévenu Aiba. Ça aurait été horrible si le pauvre bonhomme s'était brûlé la bouche. Il goûta lui même ce qu'il avait préparé et constata avec plaisir qu'il avait très bien réussi le porridge.
Il ferma les yeux, goûtant les délicieux souvenirs qui remontaient à la surface.
-Tu sais, quelqu'un m'a dit un jour que le porridge était comme la madeleine de Proust. Tu sais, quand on le mange, tous les souvenirs qui nous tiennent le plus à cœur reviennent en mémoire. Le mien à le goût de soleil....De glace à l'italienne, de maison hantée et de tir à la carabine...Il rougit doucement en sentant son regard sur lui. Ces derniers jours ont étés les plus heureux de ma vie.
Puis il se replongea dans la silence, ayant la sensation d'en avoir trop fait, en avoir trop dit.

Il posa sa cuillère quand il eut terminé son bol, avec les exclamations d'émerveillement de son ami résonnant dans ses oreilles. Ce n'était même pas forcé, il le sentait, tandis que lui avait tellement de mal à se dépêtrer de ses sentiments.
« dis par rapport à tout à l'heure, je...euh...qu'est ce qu'il s'est passé ? Pourquoi tu...on s'est vraiment... ? Naaah je ne pense pas que ce soit le cas ! »
Ah, voilà le moment des explications. Sho vrilla son regard sombre dans celui, plus clair de son compagnon. Puis soudainement, changea de chaise. Il vint s'approcher au plus prêt possible du jeune homme, le regardant soudainement dans les yeux. Reprenant son visage dans ses mains, mais cette fois pas pour l'embrasser, pour qu'il le regarde droit dans les yeux, que le jeune homme s’efforçait toujours d'éviter.
-Écoute, c'est vraiment arrivé.
Lui dit t'il avec fermeté. Et il vit dans ses yeux que maintenant, il n'y avait plus de doute. Il l'avait bien embrassé. Maintenant, il fallait qu'il lui dise pourquoi. Et ca, c'était le plus difficile. Il n'avait jamais parlé de ses sentiments à qui que ce soit. C'était réellement tout nouveau pour lui. Il avait peur de se trouver mal, de ne pas utiliser les bons mots, de le vexer, de lui faire peur. Et pourtant, quand il plongea ses yeux dans les siens, les mots apparurent tout seul dans sa bouche, comme par magie.

-Ecoutes, je ne sais pas vraiment ce qu'il m'arrive. Mais quand je suis avec toi, je suis bizarre, je me sens pas comme d'habitude, pas en mal, c'est sur. Je me sens....même beaucoup trop bien...J'ai des frissons quand on se frole, j'ai constamment envie de t'embrasser. Je...suis désolé Aiba, mais je ne peux rester silencieux plus longtemps.
Je crois...que je suis tombé amoureux de toi.
Il baissa doucement la tête. Rougissant, luttant contre l'envie de fondre en larmes. Le dire rendait encore plus réel ce sentiment qui lui étreignait la poitrine depuis quelques jours. C'était tellement étrange, un coup de foudre.
Ca faisait souffrir et ca le rendait tellement heureux en meme temps ! Il n'avait jamais vécu quelque chose de semblable, jamais.
-Je sais que tu ne peux pas me les renvoyer, mes sentiments, et je ne t'en veux pas, c'est tellement soudain ! Mais....je ne veux pas te perdre. Je n'y survivrais pas.

Il le regarda droit dans les yeux.
Il voulait lui faire comprendre que pour lui, et pour son bonheur, il serait tout. Un ami, un frère, un amant...Tout ca il pouvait l'etre, peu importe ce qu'il pouvait ressentir pour lui.
Tout ce qui lui importait, c'était son bonheur et rien d'autre.

Sho ne put s’empêcher de regarder le plus jeune touiller avec précaution le porridge. On aurait dit un enfant. Un petit enfant innocent et ca ne le faisait que se sentir encore plus coupable de ressentir, ces « choses » pour lui. Il n'était pas le genre de jeune homme qu'il irait draguer en soirée, qu'il rammenerait chez lui pour quelques heures et qu'il oublierait le lendemain. Non. Ca ne faisait pas longtemps qu'ils se connaissaient, mais c'était déjà bien plus fort que ca...Mais comment l'expliquer ? Devrait t'il l'expliquer ? Ne lui mettrait t'il pas la pression comme ca ?
Au lieu de parler de ses propres sentiments de façon totalement franche et concise, il décida de lui raconter l'histoire de ce porridge.
Il y avait autre chose qu'il trouvait irrésistible chez Aiba, c'est qu'a chaque fois qu'il osait parler longtemps, le plus jeune semblait totalement captivé par ses mots. Comme si chacun valaient de l'or... Ce qui n'était pas vrai, il le savait bien. Mais quand il avait passé sa vie à essayer de faire entendre ses sentiments à des parents qui s'en fichaient totalement, il trouvait cela apaisant.

Heureusement, ce qu'il lui dit semblait lui plaire. Il espérait qu'il pense comme lui. Il faut dire qu'il s'était rarement sentit aussi bien qu'aujourd'hui, si on oubliait le fait qu'il était torturé par ses sentiments. Avec Aiba, il se sentait assez à l'aise pour être lui même, ne pas se cacher derrière un masque de froideur. Il se sentait capable d’être fragile et de se laisser aller à ses sentiments. Comme il l'avait fait un peu plus tout en se jetant sur lui pour l'embrasser quelques minutes plus tôt. Ce qui le poussa dans la réalité à nouveau...Il ne pouvait tout simplement pas se taire sur la chose. Ca n'arrangerait rien du tout. Qui sait ce qu'il ferait la prochaine fois ?

« moi aussi Sho-chan ! »

Sho sourit, charmé. Quelque chose se passait entre eux. Il ne saurait dire quoi, mais ce qui était sur c'est qu'ils se comprenaient, aussi différent étaient t'ils en apparence. Aiba pourrait connaître Sho mieux que personne et Sho pourrait connaître Aiba de cette façon aussi.
C'était peut être ce qui avait fait qu'ils se sentaient si bien l'un avec l'autre dès le début, dès l'instant ou Aiba s'était approché de lui dans ce bar. Quel instant merveilleux. Il ne regrettait pas une seconde d'avoir accepté de lui parler ni d'avoir accepté d'emmener ces amis à cette fete. Intérieurement, son cœur lui hurlait qu'il était le bon. Pourtant il avait encore beaucoup de mal à le laisser faire.

Sho avait déjà terminé son bol quand Aiba commença le sien et il ne put s’empêcher de sourire en le voyant s’émerveiller devant si peu, bien qu'il savait qu'une fois que ce serait terminé...Il faudrait bien reprendre une conversation plus sérieuse. D'ailleurs, comme il s'en doutait, ca ne tarda pas. Aiba commença même à s'affoler en se rendant compte de ce qu'il s'était passé, et le jeune homme hésita entre fuir ou s'approcher et voir les choses en face. Et pour une fois, il choisit la deuxième solution.
Il se déplaça d'une chaise et attrapa son visage dans ses mains, fermement, si bien qu'il eut du mal à rester sérieux quand il vit la tête de hamster qu'il tirait.
Il se reprit et lui dit simplement qu'effectivement, il l'avait bien embrassé. Le fixant droit dans les yeux pour donner plus d'impact à ce qu'il disait, histoire que ca ne laisse aucun doute dans l'histoire.
Le dire, étrangement, lui redonna envie d'embrasser ces lèvres. Ces magnifiques lèvres si douces.

Il se gifla intérieurement. Depuis quand était t'il devenu aussi....aussi pervers ??
Il savait pourtant que le lui dire « comme ca » aussi simplement, ne servirait pas sa cause. Parce qu'il savait que le plus jeune allait croire que ce n'était qu'un accident, qu'il ne l'avait pas vraiment voulu. Hors ce n'était pas vrai et il n'était pas capable de garder plus longtemps le secret sur ses sentiments. Meme si il se faisait repousser...Il fallait que ça s’arrête.

Alors, calmement, il essaya d'expliquer ses sentiments bien qu'il ne l'avait jamais fait auparavant. C'était dur. Mettre des mots sur ce qu'il ressentait était encore plus compliqué que ce qu'il pensait. Plus compliqué que de l'écrire pour un rap....Il pensait ne pas y arriver. Et pourtant, deux ou trois mots, ces derniers furent tout à fait suffisant pour faire comprendre au plus jeune ce qu'il n'allait pas. Il lâcha alors ses joues, doucement, et attendit avec anxiété sa réaction. Il semblait tellement choqué ! Il avait peur que ce soit la goutte d'eau qui fasse déborder le vase et qu'il ne veuille plus jamais le revoir. Avouer à quelqu'un qu'on aime un homme et qu'on l'aime LUI ce n'était jamais facile.
Ca aurait très certainement pu le faire fuir. Non, c'est sur que ca allait le faire fuir. Il ne voulait pourtant pas voir un regard de pitié ou de dégoût sur le visage de son ami. La personne en qui il avait totalement confiance.

Alors il s'empressa de lui dire qu'il ne lui en voudrait pas si il ne pouvait pas lui rendre ses sentiments. Parce qu'il ne les lui rendrait pas, pas vrai ? Il n'était qu'un ami et seulement un ami pour lui, il n'en doutait pas une seconde, et rester amis lui suffisait amplement pourvu que son aveu ne change rien entre eux.
Il le regarda baisser la tête, et immédiatement, il s'en voulut d'avoir dit cela...Dans quelques minutes, il allait le repousser et lui dire qu'il ne voulait plus le revoir. L'anxiété le bouleversa et il se mordit la lèvre en baissant lui même la tête de honte.

Il était loin de s'imaginer ce qu'Aiba allait faire et dire. D'ailleurs, il sursauta légèrement quand la petite main de son compagnon se posa sur son avant bras, un délicieux fourmillement resta sur sa peau, le faisant rougir. Pourquoi fallait t'il que ce simplement frôlement lui fasse autant d'effet ? Le corps humain était une machine bien mystérieuse, largement liée au cœur.
« Moi aussi je sens des frissons quand je te touche...c'est vraiment bizarre...» Sho releva brusquement la tête, surpris, tandis que Aiba le touchait à nouveau. Mais quand il retira sa main, Sho l'attrapa et la serra doucement dans la sienne. « pourquoi...tu es...amoureux de moi ? je...j'ai fais quelque chose ? » Sakurai eut un petit rire. Cette question ne faisait que prouver le niveau d'innocence du jeune homme. L'amour...ce n'était pas quelque chose qui se controlait ou qui se déclenchait...Non, ca venait et ca nous laissait sur le cul parce qu'on ne s'y attend pas. Et parfois, on tombe amoureux de personnes qui apparaissent d'un seul coup dans notre vie et qui finalement...n'en sortent jamais.

-C'est simplement toi...Parce que tu es toi...Je suis amoureux de toi...Je ne peux pas l'expliquer non plus...C'est aussi mystérieux que ces droles de réaction que j'ai quand je te touche...
Comme ca, au moins c'était clair. Ils ne pourraient jamais réellement expliquer pourquoi...Mais quelque chose se passait entre eux...
Meme pour Aiba, apparemment...Puisqu'il ressentait les mêmes choses que lui. Alors, à quoi bon chercher des explications ? Ce n'était pas un sentiment désagréable, loin de la...C'était simplement curieux et ca ne ressemblait en rien à ce qu'on pouvait vivre avec des amis ou meme des fois avec des exs.

« je ne veux pas te perdre non plus ! Je tiens à toi aussi Sho-chan ! Mais...comment on sait quand c'est de l'amour ? Ne, Sho-chan ? Comment on peut le savoir ? »
Bien sur, il y avait différentes façons de le savoir, d'après ce que leurs disaient les plus vieux quand on leur posait toujours cette question existentielle à l'adolescence. Les discours variaient. Si bien qu'évidemment...Ce genre de méthodes n'étaient pas forcément cent pour cent fiable. On pouvait le voir quand des couples qui se promettaient un amour éternelle finissaient par se séparer au bout du compte...
L'amour existait t'il réellement ? Les gens avaient différentes hypothèses...Il y avait ceux qui croyaient en les contes de fées...Ceux qui se plaisaient à connaître des relations rapides, sans avoir la déception de la séparation. Et ceux qui pensaient que l'amour n'était qu'une simple réaction chimique qui poussaient tous les humains à satisfaire les besoins de leur libido et pour se reproduire....

Aussi fier qu'il soit, et bien qu'il faisait qu'en général, ca ne se passait pas comme ca, Sho était de ceux qui aimaient les belles histoires qui se finissaient bien.

-Quand tu es amoureux...tu as toujours envie de voir la personne, jour et nuit....Ton cœur se met à palpiter quand tu la vois...Tu as envie de l'embrasser...et de la serrer dans tes bras.

Sans s'en rendre compte, alors qu'il parlait, il s'était dangereusement rapproché d'Aiba, hypnotisé par le chocolat de ses yeux, et il se rendit rapidement compte que son visage était à nouveau à quelques centimètres seulement du sien. Aiba ne bougea pas, étrangement, et son regard croisa à nouveau le sien, s'y accrocha, et il sentit une drôle d'adrénaline s'insinuer dans ses veines. Il s'approcha à nouveau dangereusement, et une seconde plus tard, il l'aurait embrassé à nouveau...Si son portable ne s'était pas remis à sonner entre temps, les faisant drolement sursauter tous les deux.
Il se redressa brusquement en rougissant.
-Gomen...
Il chercha son portable dans sa poche et l'en sortit.
-Oh...Oh-chan...

Il décrocha. Oh-chan ne l'appelait que jamais...Sauf quand c'était quelque chose de vraiment important. Alors il ne pouvait pas ignorer tout simplement son appel.
-J'espère que c'est important, Oh-chan
-Désolé, mais je voulais te demander si tu voulais déjeuner avec nous.
-Juste pour ca ?
-Jun insiste. Oh et pourquoi n'emmenerais tu pas ton Aiba ? J'aimerais bien le rencontrer.
Le jeune homme se sentit rougir très fort.
-Ok ok, je vais voir.
Aiba le regardait toujours quand il raccrocha...Et il se mordit la lèvre, ne pouvant s’empêcher de reporter son regard sur celles de son compagnon. Non...Il ne pouvait pas faire ça...Certes, Aiba ne l'avait pas repoussé et lui avait même avoué être...perdus...Sauf qu'il n'avait pas le droit de profiter de sa fragilité, pour le moment.
Il secoua doucement la tête pour enlever son envie dévorante de l'embrasser de son esprit et expira profondément, se composant un sourire joyeux.
-C'était mon ami, Oh Chan.

Il se leva pour aller récupérer ses affaires dans la chambre. Oh, il aurait bien refusé l'invitation au déjeuner pour rester tout ce temps avec Aiba. Sa présence seule suffisant à le combler...mais il ne pouvait pas se permettre de négliger ses autres amis parce qu'il était amoureux...En particulier Jun, parce qu'il lui en voudrait.
Mais...peut être qu'il pourrait emmener Aiba comme le lui avait conseillé Oh Chan ? Ou alors avait t'il besoin de temps seul pour réfléchir à tout cela.
Il hésita puis revint vers lui...Autant lui donner le choix.

-Dis, ca te dirait de les rencontrer ? Ohno et Jun.... On pourrait les rejoindre pour aller déjeuner ? Enfin...Si tu veux...